Que reste-t-il de nos amours perdues ? C'est la question qui importe dans Arrête avec tes mensonges, comme dans la vie de presque tout un(e) chacun(e), avec ses et si ? qui laissent des regrets éternels. L'adaptation du roman de Philippe Besson vaut surtout pour sa description du présent avec un face à face captivant entre un homme en pleine maturité et le fils de celui qui fit battre son cœur, à l'adolescence. Les flashbacks sont bien évidemment présents pour montrer une relation secrète car non assumée par l'un des deux amants mais ce n'est pas d'eux que dépend réellement l'émotion qui va crescendo, avec une délicatesse de bon aloi. Toutes les scènes entre les excellents Guillaume de Tonquédec et Victor Belmondo, qui expriment tour à tour défiance et partage, permettent au film de s'élever, tandis que les moments de comédie, utiles pour atténuer la pression, avec un ton parfois bien trop facilement ironique pour les mœurs de province, manquent quelque peu de vitalité. L'aspect formel est d'ailleurs ce qui pêche le plus dans Arrête avec tes mensonges, à l'instar d'un certain nombre de films français, hélas, dont l'ambition semble bien petite en la matière. Cela ne gâche pas tout à fait le côté mélancolique, à tendance mélodramatique, qui imprègne un récit plutôt bien ficelé, qui conserve en chaque instant une pudeur douloureuse qui ne peut que toucher celui ou celle qui se souvient de son premier amour perdu mais jamais oublié.