Quand Spielberg fait du Scorsese, il fait du Spielberg

Steven Spielberg.


Si ce nom est devenu légende et a réussi à s'imposer dans les esprits et dans les cœurs d'un très large panel d'individus, du cinéphile le plus averti au casual watcher le plus lambda (oui, j'invente des mots), c'est que notre Stevie préféré sait s'y prendre. Chez lui, la narration semble être d'une infinie facilité : que ce soit dans la présentation de ses personnages ou dans le rythme qu'il donne à ses œuvres, tout est limpide. Exemplaire même. Non seulement ses films sont des monstres techniques, mais les émotions qu'il y injecte rendent le tout attractif, crédible et divertissant à souhait.


Catch me if you Can ne déroge pas à la règle. Dès le début du générique, accompagné par un John Williams espiègle et discret, nous sommes transportés avec malice dans ce biopic attachant et drôle. Notamment grâce à ce jeu du chat et de la souris entre deux personnages incarnés à merveille par Leonardo Di Caprio et Tom Hanks (rien que ça), rythmé par un montage qui n'est pas sans rappeler le style d'un certain Martin Scorsese... La violence en moins, l'innocence en plus.


Mais Mr. Spielberg, même s'il s'inspire (volontairement ou non) d'autres cinéastes, va bien plus loin qu'un simple copier/coller. Il se réapproprie tout ce qu'il peut y avoir de bon dans le cinéma, apposant sa talentueuse patte, recréant une ambiance et un style qui lui sont propres.


Même si je trouve que la toute fin s'essouffle un peu dans ce film, le message qu'il véhicule est touchant : celui d'un jeune homme (sur)doué qui demeure un adolescent toute sa vie car inadapté à un système qui le dépasse. Beaucoup peuvent se retrouver dans ce personnage, et c'est aussi la grande qualité du père de Jaws : il créé des situations ou des protagonistes auxquels chacun peut s'identifier. Un élément qui fait également son succès.


Bref, que l'on aime ou pas, le talent et la maîtrise sont bien présents, et que ce soit dans la prestation impeccable des acteurs (mention spéciale pour Christopher Walken, le troisième homme du film) ou dans la réalisation, Spielberg offre encore une fois un excellent divertissement, sobre et intelligent à la fois.

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le 15 juin 2017

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