Jean-Paul Lillienfeld, réalisateur de bouffonneries potaches telles que "XY", "4 garçons plein d'avenirs", ou "H-S", a pris un virage dernièrement en direction du drame social avec l'inégal mais honorable "La journée de la jupe", qui avait permis à Isabelle Adjani de faire un retour remarqué.
Il tente ici de surfer sur cette recette, en cassant l'image de Sophie Marceau cette fois, dans un long-métrage sombre et pesant, adapté d'un roman de Jean Teulé.
Mais on ne peut décemment pas aborder des thématiques aussi graves avec autant d'amateurisme et de démagogie ; "Arrêtez-moi" est un film raté dans les grandes largeurs, qui exhale en sus une odeur nauséabonde de condescendance et de mépris de classes.
Je veux bien croire à la sincérité du réalisateur et de son équipe, mais sa vision de la violence conjugale est d'une balourdise insensée, avec cette caméra subjective de 8 kg plantée sur la tête de Marceau pour "faire vrai" et le jeu sans aucune finesse du mari violent, qui s'appelle forcément Jimmy...
Les deux actrices principales participent également au naufrage (entourée de seconds rôles sans aucun talent), les dialogues sont confondants de banalité prétentieuse, et surtout les événements invraisemblables s'enchaînent avec une régularité de métronome.
Du coup les rares séquences touchantes du film paraissent incongrues.
Sincèrement, je n'avais pas vu un film aussi pathétique depuis des lustres, malgré l'intention louable de traiter un sujet délicat.