Fidèle à sa promesse, Hayao Miyazaki délaisse la réalisation des films du studio Ghibli pour confier la tâche aux plus jeunes. Pas à n'importe qui non plus puisque le réalisateur, Hiromasa Yonebayashi, a longtemps été en charge de l'animation pour le studio Ghibli. Le résultat est respectueux du travail du maitre et porte définitivement les marques du studio japonais. L'histoire d'amour impossible entre une chapardeuse de dix centimètres et un garçon malade. Un conte moderne joliment mis en image.
Arrietty est une jeune fille de 14 ans comme les autres qui veut s'échapper de l'univers sur-protégé créé par ses parents. Le problème c'est qu'elle ne fait que dix centimètres et que le seul garçon de son âge des environs peut la tenir dans sa main. En adaptant un classique de la littérature anglaise, Miyazaki signe un scénario qui ne brille pas par son originalité (contrairement à ses précédents films) mais qui parvient à tirer le meilleur d'une situation que l'on semble déjà connaître. Une histoire simple avec des enjeux souvent graves (le jeune garçon souffre du cœur, les petites personnes sont en voie de disparition) mais traités sans lourdeurs grâce à des personnages attachants. Le reste, les décors, la musique (composée par une française, Cécile Corbel), l'humour, correspondent aux standards du studio Ghibli : parfaits. Tout amateur de dessin animé doit y avoir gouté au moins une fois sur grand écran.
Le film a réalisé un très bon score au Japon, faisant de lui le premier film d'animation le plus rentable de l'histoire. Hiromasa Yonebaysahi commence donc sa carrière avec 7,5 millions de places vendues dans l'Archipel et on espère vu le soin qu'il a apporté à l'univers d'Arrietty, le petit monde des chapardeurs que ce ne sera pas son unique film. Ce n'est pas leur plus beau, ni leur plus touchant, ni même leur plus original mais c'est un film du Studio Ghibli et tout ce savoir-faire suffit amplement pour se situer bien au-dessus de la masse des concurrents.