Arrietty - Le Petit monde des Chapardeurs par Wilane
Quelques papas célibataires, des mamans et leurs filles, une famille nombreuse, deux jeunes parents avec des jumeaux de deux ans qui gazouillent, et une vieille dame solitaire (que je ne peux m'empêcher de comparer à Youbaba (cf Le voyage de Chihiro)). De 2 à 70 ans, c'est la magie de la sortie d'un nouveau Ghibli.
Un scénario et une idée de Miyazaki, on le sent, on le voit, dès le début du film : une ville, une voiture dans une belle allée, un jardin magnifique qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de Mon voisin Totoro. Une envie de lancer une fois de plus le thème de l'écologie, une amitié entre deux enfants de mondes différents.
Il faut "chipoter" pour trouver des défauts à ces films, trouver un détail moins bien que d'habitude...Pour les décors, navrée, mais la perfection l'emporte. Que ça soit les plans en contre plongée d'un arbre, le jardin, l'intérieur de la maison, la (merveilleuse) chambre d'Arrietty...s'il y a un énorme point fort chez Ghibli c'est bien ça : la précision du décor et des couleurs.
Les personnages...comme toujours très attachants. Et un gros point fort pour la relation entre Arrietty et Shô, un lien fort qui se tisse en très peu de temps, on frissonne de les voir l'un en face de l'autre, deux adolescents dont les chemins se croisent et qui amènent à une bien jolie fin, à toucher les plus insensibles. Et un point bonus pour la maman d'Arrietty en hystérique inquiète qui amène une touche d'humour à l'ensemble.
Le montage et les effets. Ah ! J'ai trouvé certaines choses qui laissaient à désirer...ou du moins des détails qui trahissent que ce n'est pas un Hayao Miyazaki, car lui n'aurait jamais supporté de laisser passer cela. Il y a une scène entre Arrietty et son père, au début du film, ils se baladent à la lueur d'une petite ampoule de lampe de poche, j'ai trouvé les variations de lumière vis à vis du balancement de l'ampoule beaucoup moins réalistes (pas d'ombres changeantes, pas de lumières à bouger ou vibrer sur les visages des personnages), cela dit...ce détail est bien récupéré, et beaucoup mieux gérer dans les scènes suivantes donc ça rattrape le coup.
Et la musique...ah la fameuse Bande Originale entièrement écrite et interprétée par notre bretonne, Cécile Corbel. Et bien très belle, vraiment. Un univers bien à elle qui se marrie bien avec le film, et lui donne une ambiance assez différentes des autres. Mais !...je trouve qu'il lui manque un brin de subtilité, un peu de finesse dans ces morceaux. J'ai d'ailleurs préféré les instrumentales aux deux ou trois chansons. Joe Hisaishi avait toujours une manière de poser des sons étranges, mystiques, sur trois notes de violoncelle qui donnent une ambiance en deux secondes à la scène. Des sons que l'ont aurait pu comparer à des bruits de la nature, un mariage très orchestré entre le naturel et l'instrument. Là les morceaux sont moins subtils, on remarque tout de suite lorsqu'une chanson débute. Ce qui n'est pas forcément le cas dans Princesse Mononoké notamment, les notes viennent s'insinuer dans notre cerveau que lorsqu' Hisaishi le décide et souvent, avant que l'on s'en aperçoive, la musique a commencé depuis déjà plusieurs secondes. De plus en ce qui concerne la BO d'Arrietty c'est un brin répétitif.
Comble de la fierté ? La réalisation fait un petit clin d'oeil aux origines de Cécile Corbel : La housse de couette des parents d'Arrietty est aux couleurs des terres celtes, blanc-vert-orange.
Et une dernière pour la route ? Le générique de fin est chanté en français. Cocorico !
Sur ce j'ai quitté la salle de cinéma avec un sourire jusque là et un papa avec son fils sifflotant le thème principal juste devant moi.