As I Lay Dying par Teklow13
C’est l’adaptation du roman éponyme de Faulkner, roman jugé inadaptable (je n’en sais rien je ne l’ai pas lu), à l’écran c’est le nouveau film, et non pas le premier, du comédien et artiste pluridisciplinaire James Franco.
Le film raconte la longue traversée mortuaire d’un père édenté et de ses fils à travers le Mississippi à bord d’une charrette. Ils transportent le cercueil de leur mère vers sa ville natale où elle sera enterrée. Sur le papier le film est plutôt excitant et laisse espérer une tentative de road movie, un voyage noir et âpre vers la mort déjà à leurs côtés. James Franco prend tout le monde à contre pied et ce film là, on ne le verra jamais. Le film n’est en rien un road movie car il est principalement dépourvu de mouvement, et de paysages. Franco ne filme que les corps, les souffrances, et les sensations éprouvées. Tout du moins c’est ce qu’il tente de filmer.
Le problème du film, qui aurait pu proposer des choses intéressantes, il en est presque capable par moments, c’est qu’il n’est qu’un déballage arty extrêmement prétentieux et repose uniquement sur une volonté de contrer la narration classique pour verser dans de l’expérimental pas très heureux. Soit, mais au service de quoi ? De bien peu voire de rien du tout. Après avoir passé 2 heures, interminables, avec cette famille, un brin dégénérée, on ne sait toujours rien d’eux et on n’a jamais eu la sensation de les avoir accompagné durant le voyage.
Franco ne semble s’intéresser qu’à la forme et à comment être novateur ou révolutionnaire.
Le procédé qui résume cela, c’est l’utilisation du split screen. Au début, enfin durant les toutes premières minutes, on peut espérer quelque chose de creusé et d’intéressant à travers cette technique. Il filme la même scène sous deux angles différents mais joue sur des variations de regards et sur des décalages temporels. Mais très vite on voit bien que ce n’est qu’un leurre et ça n’apporte strictement rien. Faire du split screen c’est bien, mais il faut que ça ait un sens, un intérêt, que ça instaure quelque chose au niveau de l’action, de la narration, de la sensation. Mais Franco n’est pas De Palma, et il se contente de réutiliser une technique sans chercher en profondeur, et s’imagine créatif en l’apposant sur tout un métrage. As i lay dying est à l’image de ça, vaniteux et insupportable.