Comme tout grand roman qui se respecte, «Tandis que j’agonise» décortique les pensées, les pulsions, les secrets de psychés dont les corps piétinent et transpirent, peinant à se distinguer d’une poussière toujours plus collante. Sur ce registre intime, impossible de savoir ce qui aura poussé le fringuant James Franco dans l’aventure de cette adaptation risquée.
Quand les ploucs auront des dents
Vouloir définitivement se défaire de la toile collante de l’image d’un méchant d’opérette d’un teen-movie destiné à ne devenir culte que pour une génération maudite ? A l’image du paysan aux apparences incultes mais pétri de complexité morbide, tenter d’exister aux yeux d’un monde suspicieux comme l’est un citadin voyant débarquer un pèquenot puant ? Prétendre à la légèreté noble grâce à l’esprit là où le corps se fait pesant comme un cheval mort le long d’un cours d’eau ?
Nous ne saurons jamais vraiment, seule subsistera la certitude d’une tentative rongée par une ambition mal contenue.
Franco de porc
S’en tenir à la surface des choses, comme les tourbillons d’une rivière, n’aurait eu aucun sens. Il fallait donc inventer un langage pour faire entendre la voix de l’auteur. Mais alors pourquoi ce split-screen qui ne sépare que le spectateur de sa bonne volonté ?
Roman inadaptable, telle était la réputation. Mais pourquoi ces monologues ostentatoires face à l’objectif, qui coupent tout dialogue entre le créateur et son audience ?
Pourquoi ensevelir la caution artistique d’un matériau sous un gravât artisan maladroit?
Reste que le Mississippi est photogénique, nous rappelant une nouvelle fois qu’un arbre, une rivière, un pré, sont agréable à l’œil quand la photo est convenable.
Champs du signe.
Azalée d’ailleurs