Julien commet le crime parfait... ou presque. Ayant omis un détail, il retourne au bureau où il a assassiné son patron... et se retrouve coincé dans l'ascenseur. Pendant ce temps-là, entre un couple malfaisant qui a volé sa voiture, et son amante victime d'un quiproquo, de sinistres événements vont se dérouler.
Un scénario juteux, pour un film qui reste en fait assez sage dans on acte central. Dommage car il y avait moyen de bien exploiter la cage de fer de Julien. Au lieu de cela, il passe en second plan, devant les pérégrinations son amante (Jeanne Moreau) dans le Paris nocturne. Certains s'extasieront devant la musique composée et jouée par Miles Davis (tout de même !), qui il est vrai donne une atmosphère brumeuse. Mais n'étant pas amateur de jazz, j'avoue que cela ne m'a pas fait grand effet.
Les activités du couple criminel sont également mises en avant, et honnêtement ça pêche un peu. Il faut dire que les tourtereaux ne sont ni bien joués ni très attachants.
Mais alors pourquoi une aussi bonne note ?
D'abord parce que Louis Malle sait injecter avec sa mise en scène une ambiance aussi étrange qu'intrigante. Le film est d'ailleurs considéré comme l'un des précurseurs de la Nouvelle Vague, avec sa forme moderne.
Ensuite parce que le scénario devient assez génial dans le dernier tiers, qui vaut allègrement son pesant de cacahuètes et exploite vraiment le postulat de départ. Et qui est soutenu par de solides seconds rôles. Dont Lino Ventura en commissaire malicieux, ou Charles Denner en adjoint motivé.
En résulte un polar dramatique filmé avec caractère, qui peut encore marquer près de 70 ans après sa sortie.