Au rayon bien fourni des œuvres patrimoniales sur lesquelles j’ai pour l’instant fait l’impasse, figurait en tête de gondole ce film culte de la nouvelle vague. On relèvera qu’il s’agit du premier long métrage de fiction de Malle. De fiction ? Oui, car Malle a été coréalisateur du Monde du silence de Cousteau. Des fonds marins, il est passé aux bas fonds parisiens.


Des amoureux qui s’échappent. Le schéma porte en lui l’intensité autant que le malheur inéluctable. C’est avec une caméra vive et très présente que Malle raconte son histoire, ou plutôt ses histoires. Des histoires de criminels et de femmes qui leur courent après. La tension ne lâchera jamais le spectateur. Dans la construction du premier crime, du deuxième, de la recherche de l’amant meurtrier. Entre violence froide et passion triste, le récit montre des femmes vagabondes. Le plus beau est sûrement dans ces scènes où Jeanne Moreau cherche son homme dans tout Paris, inquiète et cadrée serrée. Les bourgeois croisent les prolos ou plutôt font une translation parallèle. Ainsi, les deux mondes aux codes et pratiques différents se retrouvent dans la pulsion d’amour et de mort. Les uns sont enfermés dans un ascenseur qui refuse de monter comme il devrait et les autres dans une chambre de bonne. Tout ce monde-là est incarcéré dans le cadre étroit de l’image. À la fois tendu et nonchalant et toujours très beau, le film laisse beaucoup de place à la musique vraiment à-propos de Miles Davis. Celle-ci est presque un personnage tellement elle est présente et apporte au film.


En bref, sur le fond comme sur la forme, Louis Malle propose un objet de culte novateur et percutant, toujours sur le fil. On en redemande !


>>> La scène qu’on retiendra ? Les scènes d’errance dans la nuit parisienne, magnifique !

Konika0
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Konika0 - Vus ou revus en 2024

Créée

il y a 3 jours

Critique lue 2 fois

Konika0

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Ascenseur pour l'échafaud

Ascenseur pour l'échafaud
Grard-Rocher
8

Critique de Ascenseur pour l'échafaud par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Simon Carala est un industriel parisien très fortuné marié à la très séduisante Florence, toutefois celle-ci entretient une liaison amoureuse avec l'un des collaborateurs de Simon: Julien Tavernier,...

55 j'aime

13

Ascenseur pour l'échafaud
Bavaria
5

Critique de Ascenseur pour l'échafaud par Mickaël Barbato

Alors que les premières minutes laissent présager un polar plutôt solide, la débandade est rude. Autant Malle fait preuve d'un certain talent pour ce premier film, autant la distribution, plus...

le 12 sept. 2010

43 j'aime

2

Ascenseur pour l'échafaud
Jambalaya
9

Kind Of Black, l'art du jazz polar...

J’avoue avoir regardé ce film, après moult hésitations, principalement pour la bande originale signée Miles Davis, que j’avais écoutée un nombre infini de fois et que je voulais voir collée sur une...

le 14 mars 2014

26 j'aime

8

Du même critique

Calmos
Konika0
7

Barbmos

Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...

le 5 août 2023

6 j'aime

2

Bowling Saturne
Konika0
2

Commissaire Moulin contre les chasseurs masculinistes

Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...

le 21 mai 2023

6 j'aime

L'Antre de la folie
Konika0
7

Un autre Carpenter

D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...

le 11 sept. 2021

5 j'aime