C’est un film qui a été projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes mais qui aurait pu être aussi projeté au festival du film fantastique de Gérardmer. Car Ashkal, même s'il se présente d’abord comme un polar, un film noir, dévoile une touche fantastique au fil des minutes. Mais n’en disons pas plus, car mieux vaut ne rien savoir sur le premier long-métrage du réalisateur tunisien Youssef Chibi avant d’aller le voir en salle.
L’action se situe dans le quartier des Jardins de Carthage à Tunis, dont la construction avait été abandonnée au moment de la chute de Ben Ali, et dont les travaux ont repris quelques années après. Un quartier en travaux, filmé de jour comme de nuit, par un réalisateur qui a décidé d’en faire le lieu principal de son intrigue, filmant sur toutes les coutures cette architecture en construction, où des personnes meurent de manière assez mystérieuse par immolation. Un couple de policiers enquête, mais piétine face au mystère de ses crimes pour lesquels on ne voit pas de motif.
Avec une narration étirée au maximum, des qualités de mise en scène indéniables, un sous texte qui parle de corruption et de chasse aux sorcières, le film, au départ, intrigue et captive par son ambiance minimaliste, mais finit par s’éparpiller quelque peu, par devenir trop nébuleux, laissant le spectateur se perdre un peu, s’éloigner des enjeux initiaux, avant un dénouement peu concluant.
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