Grandeur et déception

Aimant le jeu vidéo même si j'y ai très peu joué, j'avais hâte de voir Assassin's Creed.
Le casting était plus que prometteur et la précédente réalisation de Justin Kurzel (Macbeth) m'avait époustouflée.
Hélas malgré de bons points, Assassin's Creed s'avère décevant à bien des égards.

Rien à dire côté réalisation. Kurzel fait bien son taf. Les cascades et les chorégraphies martiales sont très bien exécutées. Les scènes de parkour sont impressionnantes et nous remettent bien dans le jeu vidéo. Les décors sont très réussis et la photographie est pertinente. Le filtre "sépia-isant" des scènes médiévales retranscrit bien l’atmosphère enfiévrée de l’Andalousie de 1492. Le bleuté des scènes contemporaines sont appropriées à l’univers scientifique et carcéral d'Abstergo.

Premier bémol pour les scènes de combat en intérieur qui tendent à être brouillonnes du fait d’un cadrage trop resserré entre le décor et les personnages.
Les acteurs sont bons mais les personnages manquent de profondeur, ce qui limite le jeu des acteurs. Ce qui est assez frustrant quand on sait de quoi ils sont capables.
On arrive à comprendre l'univers du film même sans connaître le jeu vidéo.
Cependant, à l'inverse du jeu, les scènes contemporaines priment sur les flash-backs. C'est assez dommage dans la mesure où ce qui s'est passé dans l'Espagne médiévale est assez intéressant et il y avait matière à développer cet aspect du scénario, en donnant plus d'épaisseur aux seconds rôles.
Ceci dit, toutes les scènes dans l’Espagne médiévale sont en espagnol. C'est plutôt pertinent même si cela reste de l'espagnol contemporain et non médiéval.
Le scénario n'a rien de bien original au final : le héros est conditionné par son traumatisme d'enfance et blablabla...

Un très bon point cependant pour les scènes de vision d’aigle qui constituent un bon fil rouge entre le passé, le présent… et le jeu vidéo. Il en va de même pour les scènes du saut de la foi, qui est l’élément le plus emblématique et impressionnant des jeux vidéos, comme du film !
Finalement, le plus excitant est que Fassbender soit torse nu durant la moitié du film, ce qui est pour ma part, un bon lot de consolation.

Bref un succès en demi-teinte. Tout n'est pas à jeter. Bon divertissement sans plus.