C'est par la série Euphoria que je suis arrivé à Assassination Nation dont j'avais un peu zappé la sortie fin 2018. On retrouve d'ailleurs dans le film de Sam Levinson un peu de l'univers d'Euphoria notamment dans cette description assez brut de l'adolescence et de l'omniprésence des réseaux sociaux, même si l'ensemble est traité ici de manière bien moins dramatique.
Assassination Nation est l'histoire d'une petite ville de banlieue d'apparence bien tranquille qui va basculer dans l'horreur après qu'un hacker est livré sur la place publique des données personnelles et privées des habitants de la bourgade. La bien nommé Salem se livre alors à une chasse aux sorcières punitive et violente en décrivant la jeune Lily comme principale responsable et coupable....
Assassination Nation commence plutôt bien dans sa description de cette bande d'adolescentes et de cette petite communauté banlieusarde américaine lentement gangrenée par la déflagration des révélations de ce mystérieux hacker. Les 4 comédiennes principales Odessa young, , Suki Watherhouse, Ari Nef et Abra sont à la fois charismatique et touchantes et l'on s'attache facilement à leurs errances, leurs parcours et leurs interrogations de jeune femme... Puis vers la dernière demi-heure du film tout s'accélère bien trop vite et presque sans transition on passe à une sorte de American Nightmare nappé de prétentions Tarantinesque. La lente tension qui se met en place dans un premier temps devient alors une sorte d'hystérie vengeresse dans laquelle tout le monde semble avoir totalement pété les plombs avec pour simple et unique justification le panneau "plusieurs jours plus tard". Sam Levinson sacrifie alors toute notion de crédibilité voir de logique au profit d'une mise en scène tape à l’œil recherchant une forme de coolitude permanente aux dépend de toute émotion. Sans grandes transitions nos 4 jeunes adolescentes deviennent des héroïnes badass traînant tout un arsenal d'armes trouvé par le plus grand des hasard. Tout va bien trop vite et les personnages pourtant assez touchants deviennent alors des figures caricaturales d'action désincarnées maniant le sabre et le flingue juste parce que ça fait cool...Ce n'est pas tant que cette dernière partie ne soit pas jouissive ou réussie ( Car elle l'est) mais elle semble un poil excessive et gratuite vu le peu de justification qu'on lui donne. Ce final se double d'un message féministe un peu convenu et d'une critique du puritanisme et de l'hypocrisie de la middle class américaine certes féroce mais qui ronronne un peu par rapport à la première partie du film.