Lily et ses trois copines sont lycéennes en terminale. Elles vivent dans un monde fait d'emoticones, de "like(s)", de photos douteuses et de rumeurs propagées par le numérique. Un hacker révèle dans un premier temps les travers du maire conservateur de la ville puis met sur la place publique les données personnelles des habitants de la moitié de la ville. La communauté sombre alors dans le chaos.
Assassination nation est un thriller dramatique indépendant de Sam Levinson sorti en 2018.
Attention, cette critique risque de vous spoiler.
Maux de la société américaine contemporaine
Le film met en lumière les maux de la société américaine d'aujourd'hui: excès des réseaux sociaux, cyber harcèlement, armes en vente libre et réflexe de l'auto défense qui traduit toute la violence de la société américaine.
Lily se retrouve bien malgré elle au centre d'une colère contre des révélations qui vont dévaster l'esprit petit bourgeois bien hypocrite de cette petite ville américaine. On apprend d'abord, photos à l'appui, que le maire de la ville en croisade contre le lobby LGBT, adore se travestir en femme.
Puis ce sont les photos privées de tout un chacun qui se retrouvent sur l'espace public plongeant dans le désarroi puis dans la colère une grande partie de la ville. Lily va être soupçonnée d'être à l'origine de cette entreprise de "grande lessive".
Salem
Les faits se déroulent dans la ville de Salem, située sur la côte nord du Massachusetts, au-dessus de Boston. Elle est célèbre pour le procès des sorcières, en 1692, qui entraîna l'exécution de plusieurs habitants accusés de pratiquer la sorcellerie.
Assassination Nation est un divertissement pop sans concessions qui se révèle finalement assez pertinent et interroge sur notre modèle de société archi sophistiqué technologiquement mais vide de sens. Boosté par une bande son electro rock puissante de Ian Hultquist, le film qui dénoue lentement sa trame dramatique se conclue dans sa dernière demi heure dans une ambiance de gunfight assez jouissive. On pense alors à American nightmare ...mais en beaucoup mieux....
Autre point positif, le visuel du film est ultra sophistiqué.
Enfin, le film réhabilite ses 4 jeunes protagonistes féminines, jugées comme des pécheresses originelles par les hommes de la ville, faisant du film au passage un plaidoyer féministe bien plus subtil que le Boulevard de la mort de Quentin Tarantino.
Casting: Odessa Young (Lily), Suki Waterhouse (Sarah),Hari Nef (Bex), Abra (Em), Bill Skarsgard (Mark) (...).
Ma note: 7/10