Assault Girls
3.8
Assault Girls

Film de Mamoru Oshii (2009)

Assault girls (2009) - アサルトガールズ / 65 min.
Réalisateur : Mamoru Oshii - 押井 守
Actrices principales : Meisa Kuroki - 黒木 メイサ ; Rinko Kikuchi - 菊地 凛子 ; Hinako Saeki - 佐伯 日菜子 ; Yoshikatsu Fujiki - 藤木 義勝.
Mot-clefs : Japon ; Science-Fiction ; Jeux vidéos.


Le pitch :
Dans un univers virtuel du nom d'Avalon(f), suite à une guerre thermonucléaire le monde n'est plus qu'un immense champ de bataille désertique, parcouru par des monstres nommés "Suna Kujira" (Baleines des Sables). Quatre combattants, trois femmes et un homme, affrontent ces créatures sous la supervision du terminal central du jeu. Ils doivent unir leurs forces pour affronter l'ennemi le plus puissant du niveau : Madara Suna Kujira.


Premières impressions:
Mamoru Oshii est le maître de l’animation coupable de chefs d’œuvres comme Ghost in the Shell, le nihiliste derrière le scénario et l’univers de Jin Roh, le philosophe derrière Avalon, et… le fan de demoiselles en tenues moulantes et gros flingues dans à peu près tous ses films, surtout dans Assault Girls. Eh oui, si le gaucho activiste des années 70, fils de détective privé, a toujours rêvé d’une société différente et humaniste pour son Japon natal, si il a très souvent mis en scène des héroïnes ultra badasses, il n’en reste pas moins l’expression vivante du cliché de l’adolescent japonais qui ne sait pas choisir entre sa passion pour les gros tanks et les gros obus (finesse). Bref, vous l’aurez compris, aujourd’hui nous allons parler poésie, nous allons parler de Assault Girls.


A l’origine, il y a Avalon, un film de science fiction nihiliste qui se déroule dans un futur post-industriel où les hommes vont chercher refuge dans un jeu vidéo immersif de type MMO. Branché à des machines directement connectées à leurs sens, ce monde alternatif devient une autre réalité dans laquelle il est possible de gagner sa vie. Disruptant carrément le concept de réalité, Avalon étonne la critique (il est tourné en Pologne en Polonais) puis devient un classique du genre plébiscité par la génération Matrix. Tant par le fond que par la forme, Oshii est au top de la créativité et sera récompensé deux ans plus tard avec Ghost in the Shell innocence qui devient le premier film d’animation à être sélectionné pour la palme d’Or. Le succès gagné, le réalisateur décide de se faire plaisir entre deux projets et tourne un petit film live au budget ridicule (900 000 euros) sous forme de Spin Off d’Avalon (et cross-over avec ses séries Tachiguishi et Kerberos Panzer Cop) : le fameux Assault Girls.


Le film nous replonge dans le monde d**’Avalon**, du moins dans son monde virtuel et nous propose de suivre trois joueuses et un joueur, partis à la chasse aux vers des sables géants largement inspirés par Dune de Frank Herbert. Grosses bastons, demoiselles en tenues moulantes et gros flingues, moment contemplatif, phrases pseudos philosophiques, trois références aux « vraies vies » des joueuses et c’est à peu près tout. Les effets spéciaux sont moyens, le scénario peu consistant, les actrices jouent dans un anglais exécrables et pourtant j’ai apprécié la démarche. Si on peu lire à droite et à gauche que ce film est un scandale, que c’est le fruit d’un type qui n’a jamais joué aux jeux vidéos, j’aimerais tout de même rappeler qu’Oshii est un bon gros otaku et qu’après l’échec cuisant de son OAV Angel’s Egg en 1985, le garçon s’est enfermé chez lui pendant deux pour jouer à Wizardry, du RPG medieval fantastique. Bien que l’homme aie réussi à se sortir de ce cercle vicieux, je suis à peu près certain qu’il est resté amateur de jeux vidéo.


La raison pour laquelle j’ai apprécié ce film (qui n’est pas un « bon » film hein), c’est que j’ai ressenti toute la dualité du maître / adolescent dont le premier degré gros nichons / gros flingues contraste avec les longs plans de solitudes dans le désert saupoudré parfois de folie douce que je ne peux m’empêcher d’interpréter dans tous les sens comme un moine se plonge dans la méditation devant un jardin zen. Pour l’anecdote, sachez que l’acteur Yoshikatsu Fujiki qui campe ici un poor lonesome monster hunter taiseux n’est autre que l’acteur voix qui jouait Fuse dans Jin Roh.


Pour conclure, je recommande Assault Girls aux seuls amateurs d’Oshii qui n’ont pas peur d’aller ennuyer les drosophiles avec des interprétations aussi onirique que fumeuses. Je doute que l’œuvre apportera grand-chose au reste de l’humanité.

GwenaelGermain
6
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Créée

le 28 janv. 2019

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