L'assoiffé est un poète, las de ce monde qui piétine la liberté de vivre en homme. Amour, reconnaissance, fortune, peut-être gloire, puis justice, respect, vertu et paix, soit des idéaux dans une vie contemplative. L'assoiffé n'est pourtant pas l'histoire d'une désillusion, c'est une odyssée personnelle, une envolée lyrique portée par les balbutiements de Bollyood dans une esthétique hétérogène de l'individu.
Du chant, funèbre du poète ou fanfaron d'un masseur, de la danse, langoureuse d'une courtisane ou désespérée d'une mère, ce cinéma prend son temps ou faire durer le plaisir, et révéler la poésie de l'âme humaine.
Guru Dutt fait presque de Vijay un martyr, (christique?), faisant des filles d'Eve des victimes, dans un monde corrompu par l'argent, la gloire et le confort. S'il reste quelque chose de pur dans ce monde, c'est l'amour que porte une prostituée aux "Ombres" du poète, qu'elle fait publier en échange de sa fortune.
Plusieurs intrigues entremêlées sinon en miroir, inversées pour se demander où mène l'amour, où mène la poésie... Donc ce qui est légitime, ce qui ne l'est pas, la valeur d'une œuvre, dans une œuvre majeure en son temps.