Olympiades de la médiocrité

Jamais revu depuis sa sortie, je me demandais quel serait mon regard treize ans plus tard sur ce qui est à la fois la plus grosse production française de l'Histoire, mais aussi l'une des comédies les plus détestées de ces dernières années. Réponse : pire que dans mes souvenirs. On sent l'argent, incontestablement : les décors sont beaux, amples, les costumes soignés et le casting, à première vue, est impressionnant. Et... c'est à peu près tout.

Thomas Langmann considère qu'on a été très sévère avec le film car il l'a fait, je cite, pour les enfants. Le souci, c'est que c'est apparemment un enfant qui l'a aussi réalisé. Hormis la référence amusante à « Cyrano de Bergerac » (et encore, pas du tout cohérente avec le personnage d'Obélix), tout se vautre lamentablement. L'écriture est désolante. Niveau scénario, les rares éléments qui auraient permis quelques surprises sont très mal exploités, pour le reste, c'est quasiment le néant. Niveau dialogues, c'est encore pire, au point de se demander qui a pu oser écrire des trucs pareils (et qu'ils soient validés!).

Toutes ces références musicales nulles, beaucoup plus « malaisantes » qu'amusantes, ces vannes de cours de récré, cet « ego trip » d'Alain Delon censé être du second degré mais totalement navrant (son monologue référençant ses plus grands titres est un immense moment de gêne), ce manque d'imagination total où l'on est tellement occupé à citer qu'on ne pense pas un instant à créer... On est pas loin du « boum-badaboum » à longueur de temps, oscillant entre situations répétitives (les tentatives de meurtre sur César, jamais drôles) et « one man show » d'un Benoît Poelvoorde s'épuisant dans le vide, auquel on a clairement confié les clés au détriment des deux héros gaulois (pas bien meilleurs, au demeurant).

Il y a bien la course de chars, presque un sommet au vu du reste, Alexandre Astier qui essaie d'instiller un peu d'humour « Kaamelott » sans réel succès, voir d'ailleurs un tel défilé de stars cabotiner aussi péniblement (je pense à Franck Dubosc mais pourrais en citer bien d'autres : pas mal d'acteurs nanar, d'ailleurs, à y penser), et peut-être aurais-je même ajouté une étoile s'il n'y avait ce final ahurissant, nullissime et n'apportant, évidemment, strictement rien à l'histoire : franchement, qu'est-ce que ça vient foutre là ??!! Nul doute que le Fossoyeur de films aurait taillé dans le vif sans scrupules (ceux qui connaissent comprendront!)...

Bref, les rêves de grandeur de Langmann fils (on peut même supposer que les rares moments portables sont l'œuvre de Frédéric Forestier!) se sont violemment fracassés à son narcissisme et son manque de talent, ce qui ne l'empêchera pas de récidiver avec les deux « Stars 80 », un peu moins mauvais (le premier, du moins). L'un des plus stimulants albums du petit gaulois méritait mieux que ce déferlement d'ego et d'argent...