Entièrement fidèle à l’album dont il est adapté, cet Astérix chez les Bretons se révèle un très bon cru. Dans les années 80, la maison Gaumont avait eu la bonne idée de reprendre des adaptations des aventures du célèbre Gaulois, dix ans après la réussite de la création originale Les Douze Travaux d’Astérix et près de vingt ans après le très réussi Astérix et Cléopâtre. Pas de René Goscinny et d’Albert Uderzo à la réalisation cette fois, mais Pierre Tchernia au scénario en gage de fidélité à l’œuvre du duo.
Si on a longtemps critiqué les films d’animation français pour la pauvreté de leur animation, il faut cependant louer le respect du trait et des décors. Certes, c’est effectivement parfois quelque peu rudimentaire mais l’ensemble se tient techniquement et, très honnêtement, les qualités sont à chercher ailleurs. La force principale est, en premier lieu, la qualité de la matière première. Astérix, c’est effectivement du tout bon et, contrairement à certaines autres adaptations, ni Uderzo ni Goscinny n’est trahi. L’autre atout est le doublage. Roger Carel en Astérix et Pierre Tornade en Obélix constituent, et de loin, la meilleure équipe.
Si le rythme se cherche parfois quelque peu, le divertissement est assurément au rendez-vous. C’est drôle avec des gags fidèles à l’œuvre originale et quelques trouvailles propres au dessin animé. Les anachronismes, comme de coutume, ne manquent pas. Tous les personnages de l’univers d’Astérix (même s’ils n’étaient pas dans la BD) sont ici en scène même s’ils ne jouent un rôle que très secondaire. L’aventure est d’une totale fluidité. En somme, voilà un dessin animé destiné aussi bien aux enfants qu’aux adultes qui, même s’il porte le poids des ans, remplit toujours parfaitement sa mission.