Où l'on apprend à être aimable
Pour ma part, j'ai trouvé cette adaptation du cadeau de césar et d'Astérix légionnaire plutôt réussie. La surprise de César, c'est un des dessins animés d'Astérix qui m'avait le plus marqué étant petit. Faut dire que déjà l'album mettant en scène un Obélix amoureux me plaisait particulièrement, mais en plus il y a ici la scène de la prison au cours de laquelle Astérix a failli mourir pour de bon!
Oui ce qui différencie ce film ci des précédents, c'est que jamais les conflits n'auront été aussi difficiles à résoudre. Pour la première fois la force et la simple ruse ne suffisent pas, nos héros doivent faire preuve de patience (l'engagement) et surtout aller au delà de leurs petites querelles (Astérix est emprisonné parce qu'il quitte précipitemment les vestiaires après s'être disputé avec Obélix, ainsi il oublie sa potion et se retrouve faible et seul). Les scénaristes combinent intelligemment deux albums, et y ajoutent des clins d'oeil ou des gags de bien d'autres albums. L'humour d'ailleurs repose principalement sur ce que Goscinny a écrit, et l'on retrouve l'efficacité du gag malgré l'adaptation. Les gags sont de natures visuelles ou verbales, parfois les deux ensemble. J'ai beaucoup ri.
Astérix et la surprise de César est le plus beau dessin animé de la série pour l'instant (Astérix le Gaulois - Astérix et Cléopatre - les 12 travaux d'AStérix) ; les personnages semblent tirés de la BD directement (sauf Tragicomix qui aune tête et des yeux bizarres). Bon certaines têtes sont parfois disproportionnées, mais ça passe. Les décors sont également très beaux. Bon tout le graphisme reste très classique, mais maîtrisé. Les mouvements et le langage corporel sont également au point, et semblent plus inspirés d'observation. Néanmoins, on peut reprocher un côté molasson sur toute la longueur. Ca donne un ton un peu surréaliste, oui, mais surtout, ça peut susciter l'ennui si l'on compare au dynamisme d'un Tex Avery. Côté voix, Pierre Mondy est un plaisir à entendre. A part cela, le ton est moins décomplexé, on ressent l'envie de faire sérieux et l'on ne rit donc plus trop au dépourvu de l'ouvrage.
Je reviens sur la scène de la prison qui m'a tant marqué. J'avais peur de la trouver un peu molle et ratée, finalement elle s'avère être le véritable climax du film (la scène du cirque est juste amusante). Imaginez que dans cette scène, les auteurs séparent nos deux héros : Astérix le rusé, mais enfermé dans une prison, sans potion magique, et de l'eau s'écoulant dans cette pièce fermée ; et Obélix, fort, mais bêta et incapable de se débrouiller seul? Seul oui car même Idéfix est séparé (et ça c'est une intrigue inédite dans ce film) puisqu'il est à la recherche de la gourde de potion magique perdue dans une rigole, entraînée par les flots des égouts. Un summum de la tension dramaturgique, puisque trois eprsonnages se retrouvent perdus et doivent se retrouver à temps. La mise en scène aide également à prendre son pied : des coups de tonnerre, la pluie qui ne cesse de tomber, des romains sournois qui tentent de kidnapper nos héros séparémment. Et même l'exploration des égoûts par Idéfix. Le tout ensemble forme cette scène mémorable.
La surprise de César est donc un dessin animé plutôt efficace qui souffre peut être de quelques lenteurs dans la mise en scène (ça me rappelle par moment la lenteur du roi et l'oiseau) mais bénéficie d'une très bonne écriture. Un très bon divertissement pour petis et grands.
PS: j'oubliais de mentionner cette musique présente lors de l'ouverture du film ainsi que durant la course dans l'arène : a-t-on idée d'allier un son poprock au synthé avec une histoire de Gaulois? C'est pas le club Dorothée ici! Ceci dit, le décalage fait bien rire.