Et voilà, La Gaumont a repris la licence. Cet épisode écrit par Pierre Tchernia est un mix entre les albums Astérix Légionnaire et Astérix Gladiateur, qui ont effectivement des similitudes, moi-même j’ai tendance à les confondre. Roger Carel est encore et toujours Astérix, mais sinon, ce volet inaugure un casting vocal de qualité pour plusieurs épisodes : Pierre Tornade se voit propulsé en Obélix, ce qui à mon sens est simplement le choix parfait. Rien que ça. Henri Labussière en Panoramix est tout aussi indiqué. Si vous ajoutez entre autres Serge Sauvion en César et Pierre Mondy, vous avez un carton plein.
Bon, je ne peux pas passer outre : Je ne suis vraiment pas fan de Plastic Bertrand (en même temps, qui l’est de nos jours…) et fait que la chanson du film soit son 2e plus grand succès ne me paraît pas très flatteur pour lui. Mais il faut reconnaitre que son « Astérix est là » est relativement entrainant malgré ses paroles particulièrement pauvres. Graphiquement on sent que le savoir faire est là, l’âge du film ne voit pas des masses et l’animation est de qualité.
L’histoire c'est le coup classique de l'enlèvement... Falbala et son compagnon Tragicomix sont enlevés, Panoramix prépare donc de la potion magique pour que le village puisse aller à leur rescousse. On pourrait ne pas aimer d’un point de vue rythme, mais j’aime le côté assez solennel du moment où le druide prépare la potion, de même que le moment où le village entier en boit, avec une montée en puissance de la musique. On sent que dans cet épisode, ils ont voulu redonner à la potion magique un cachet plus rare et exceptionnel.
Astérix et Obélix partent donc à leur recherche, pour suivre leur trace, ils comptent s’engager dans la légion romaine. Ils doivent s’efforcer d’être aimables avec les romains, mais leur nature reprend parfois le dessus. La manière dont Astérix, Obélix et les nouveaux engagés du monde entier font tourner en bourrique les romains, c’est hilarant. Pierre Tchernia a eu la bonne idée de ne pas se passer des meilleurs gags de l’album. Et ma foi, le rythme est relativement soutenu.
Tout ça les amène jusqu'à Rome. Ah oui, il y a un passage qui me déroute et m’amuse à la fois. Je n’avais pas fait attention étant gamin, mais en le revoyant… A un moment ils vont aux thermes, et l’homme qui s’occupe de l’accueil est spécial. Très efféminé et lunaire, il semble vouloir mater les deux gaulois pendant qu’ils se déshabillent…ça me fait beaucoup rire mais je suis surpris de voir ça dans un dessin animé familial.
Après, même en mélangeant deux albums, la durée est un peu limite, alors quelques péripéties sont rajoutées bien qu'elles soient généralement efficaces. Astérix est séparé d’Obélix, sans sa potion, et enfermé par les hommes de Caius Obtus en cellule. Mais elle s’emplit d’eau suite à une énorme averse, et Astérix manque de peu de se noyer. C’est une des rares fois où Astérix frôle la mort à ce point, c’est donc assez fort. Je note une chose : La bande-originale du film est une réussite, mais une fois une fois n’est pas coutume, Vladimir Cosma reprend ses anciens travaux pour les placer dans un autre film. Car pour la scène que je viens de vous décrire, la musique a déjà été utilisée, dans le film Banzaï avec Coluche, entre autres.
Le climax au Colisée à tout. Humour à base de bonnes répliques, de slapstick et d'anachronismes, action, références, musique catchy... Comme l'ensemble du film en fait. Drôle, rythmé, bonne musique, respectueux de l’univers, bien interprété, vous l’avez compris, cet Astérix est une réussite.