Astérix en Amérique

Après la réussite de la trilogie Gaumont, ce sont les Allemands qui prennent la suite des opérations avec cet opus qui est, de l’avis quasi général, l’un des plus mauvais. J’avoue ne pas partager cet avis. Certes, ce dessin animé n’est pas le plus abouti de tous, mais il atteint sans aucun mal son objectif qui est de divertir. Adapté de La grande traversée, de nombreux éléments ont été modifiés mais on retrouve globalement l’état d’esprit et le canevas scénaristique qui font le sel des autres dessins animés de la série. L’humour y est parfois différent mais l’introduction de nombreux animaux (panthère, ours, lion, chat, etc.) en mode cartoon est une vraie réussite (on retrouve un point qui était déjà présent dans Astérix et Cléopâtre). C’est aussi la dernière fois où on retrouve le formidable trio vocal : Roger Carel, Pierre Tornade et Henri Labussière.

Si, pour un dessin animé de 1994, l’animation peut paraître rudimentaire, elle s’inscrit dans la tradition des productions Gaumont. Et rappelons que la réussite des Douze Travaux d’Astérix ne repose pas spécialement sur son animation. Comment expliquer également que des studios français aient délaissé pendant près de vingt ans de tels projets ? C’est bien beau de tomber à bras raccourcis sur nos amis teutons ou danois qui ont monté ce projet ou celui d’Astérix et les Vikings, mais où étions-nous pendant ce temps-là pour travailler sur de nouvelles adaptations alors que, visiblement, nous sommes bien meilleurs que les autres ? C’est, à mon sens, un gâchis immense car, désormais, il n’est plus question de faire des dessins animés de ce type, la 3D ayant supplanté l’animation traditionnelle.

Tirer sur cet Astérix me paraît donc injuste. Cela reste un divertissement de qualité, sachant être amusant tout en respectant le volet aventure. Cela n’est certes pas la meilleure des adaptations mais le fan de nos amis gaulois peut y trouver son compte. Seul véritable bémol, la musique qui paraît globalement hors sujet.