En 2018 après le "moins pire" des druides nommé Jésuchrix - vous savez, le guignol qui multiplie les petits pains ? - l'Armorique d' Uderzix et Goscinnix est envahie par l'Empereur Jules Pixar et son méphitique sbire, Astiérix, la Nemesix d'Astérix. Toute ? Oui, car si Le Domaine des des dieux était une réussix, Le Secret de la Potion Magix est un tout Petitbonum, que sauve la saveur pourtant perceptible d'un Babaorum.
Au camp retranché du Centurion Petitplus
Réussix, qui fut par le passé un franc camarade d'Astiérix,qui ne sourit Gaule plus beau coup - son dada demeura court à Lérida ... -, a cependant pointé le bout de son nez.
Inspiré du Princepetix de 2015, Le Secret de la potion magix reprend avec brio la recette du mélange de la 3D et de la 2D de manière parfaitement justifiée. Un panorama mixte qui, s'il peut, étant donné le héros et son antagonix, faire penser aux De la mort les relix de Potter Harrix, a tout de même de quoi charmer.
Parmi les voix, célébrons au moins Daniel Mesguix, grand comédien de théâtre, qui donne vie à son personnage et, à vrai dire, le sauve.
A porter au crédix d'Alexandre Astier, un langage recherché, au niveaux variés, une nouvelle fois un latin bien restitué, là-dessus, il serait imbécile de bouder.
Outre quelques gags réussix mais bien rares, plusieurs allusions aux autres dessins animés (du plus discret, comme le Marathon des Douze travaux au Colisée, au plus rentre-dedans, à l'instar d'Ordralfabétix qui reproduit et se rend victime de la potion qui fait léviter du Coup de menhix) et une onomastique astucieuse, on retiendra la volonté d'un message parnassien, plus que bienvenu dans notre époque utilitaristix: "C'est joli mais ça ne sert à rien". Un message qui, en un sens, résume assez bien le film.
Au camp retranché du légionnaire Mauvaisopus
Le Secret de la potion magix ne cesse de s'auto-flageller, comme conscient de plusieurs de ses mauvais choix: Astérix se frappe le front face à une situation qui se veut comique et qui, en réalité, est tout bonnement absurde même dans l'univers d'Astérix, le méchant qui use d'un sort ne fonctionnant que sur les esprits faibles parvient à enchanter Obélix et commente: "Voilà qui est inattendu et intéressant" tandis que le spectateur pense en son fors intérieur exactement le contraire.
Mais Le Secret de la potion magix sait aussi se défendre: "Les irréductibles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, j'en ai jusque là". Si cette métalepse est censée s'adresser aux spectateurs boudeurs à travers les hommes du village, elle s'auto-détruit pour devenir une énième auto-flagellation: c'est vrai, au fait, depuis quand les personnages du village sont-ils si bêtes ?
Gaulois, rustiques, chauvins et bagarreurs, d'accord, mais au détriment de leur sécurité et de l'orgueil qui fait leur chauvinisme et leur esprit querelleur ?
Ce qui entraîne des modifications profondes de certains personnages essentiels de l'univers de Goscinny et Uderzo. Abraracourcix, par exemple, n'est plus cette caricature de maire de village ou de politique, charismatique mais ennuyeux dans ses discours et tout petit face au despotisme domestique. Le chef du village n'est plus qu'un faire valoir d'Astérix, tout juste bon à cabotiner derrière lui ! Dans une mesure moindre, on note aussi Septantésix qui a perdu son accent belge pour devenir un druide gâteux et ressasseur du nom d'Atmosphérix. Puis, le grand méchant du film, le terrible Sulfurix, mélange qui aurait pu être savoureux - et l'est, par moments - du devin Prolix et
et de Zérozérosix, le faux druide espion de L'Odyssée d'Astérix. De façon plus inquiétante, Panoramix cède au jeunisme ambiant, perd toute sa sagesse, pour jouer les ninjas et pour s'entêter dans une quête absurde, Astier jouant autant sur la sénilité, sur le "nous sommes le socle sur lequel ils croissent" façon Derniers Jedix, que sur le grain de folie nécessaire au vieux sage, qui vit sans folie n'étant pas si sage qu'il croit. Une modification de Panoramix qui laisse entrevoir les défauts majeurs du film.
Car ces modifications du caractère des personnages sert en réalité une intrigue assez bancale.
Panoramix chute d'un arbre et se réfère aux lois des druides pour décréter qu'il n'est plus apte à exercer sa profession: il lui faut donc se trouver un successeur. Il part pour cela un peu partout en Gaule avec Astérix et Obélix. Ils sont bientôt suivis par tous les hommes du village, laissant le village en proie aux romains.
Sans s'attarder sur le ridicule d'un tel pitch (en effet, pourquoi faire courir un tel risque au village, quand le but de la quête est d'assurer son avenir ? Panoramix et surtout Abraracourcix seraient-ils devenus totalement inconscients ? Et pourquoi se déplacer et mettre le village en péril quand on peut tester la motivation de l'éventuel successeur en le faisant venir jusqu'au village ?), on soulignera le recul qu'Astier prend avec sa propre narration, donnant dans un humour, reflet de l'"à peu près" ambiant, qui ôte toute crédibilité au récit: Panoramix semble le seul à prendre les lois druidiques au sérieux, ce qui fragilise d'autant plus le reste de l'intrigue.
En réalité, le problème de cet Astérix réside d'abord dan une scène où des trompettes romaines entonnent le générique de la série Kaamelott: Astier, qui avait su bien doser la rencontre entre son univers et celui d'Uderzo et Goscinny dans Le Domaine des Dieux, est tombé dans la démesure et a écrit un Kaamelott avec les personnages d'Astérix.Pour s'en convaincre, il suffit d'observer la place majeure accordée à Panoramix et Sulfurix et de comparer les deux druides aux enchanteurs Merlin et Elias. Il en résulte un humour qui parfois fait mouche, souvent tombe à plat.
D'autre part, l'envahisseur américain Pixar a, lui aussi, bien su annexer les irréductibles gaulois. Trop souvent, et ce même en comparaison avec Le Domaine des Dieux, un zeste de Lasseter se fait ressentir, qui fait regretter le temps des Astérix made in France. Néanmoins, pour cette dernière remarque, cela dépend du goût du public, plus Astérix ou plus Aplusbégalix. Ce qui est plus objectif, plus preuve de cet envahissement américain voire même japonais sur les bords, c'est le final grotesque à la Power Rangers (Romains = Power Ranger bleu) ou à la Transformers, qui n'a rien à faire dans un Astérix. Une chose est sûre, concernant Astiérix: Le Ciel lui est tombé sur la tête !
Le drame de ce Titanix ne s'arrête pas là: il heurte l'iceberg Lamidélobix !
Ainsi les lobbies vegans, qui ont sûrement apprécié le Chewbacca blues d'Ach-To des Derniers Jedix, apprécieront l'attention portée aux sangliers, éléments comiques certes, mais surtout humanisés pour reprocher les chasses pratiquées par Obélix.
Ainsi, les plus laïcards et bobos d'entre nous pourront jouir des caricatures successives de Jésus et de Moïse au service d'une dénonciation du discours politix.
Ainsi, les lobbies féministes applaudiront en découvrant que le successeur de Panoramix est bien une fille du village. Dénouement qui se veut surprenant bien que balisé au fluo par un Ordralfabétix qui préférerait voir quelqu'un du village remplacer Panoramix, par la passion pour les inventions de la dite enfant et par la condamnation du machisme druidique. Pourtant réfractaire au sophisme "la fin est aisée à deviner dès le début", force est de confesser pour votre serviteur que ce mystère là tient du secret de Polichinelle ...
Reste un détail qui fait toute son importance ...
Astérix.
Bien que héros des albums, le petit gaulois est trop absent, mis à distance au profit de Panoramix et d'autres personnages sortis de nulle part (comme un certain Alafolix, cela vous rappelle quelque chose ?)
Astérix n'intervient que pour souligner le ridicule du récit, pour incarner le vieux puriste qui ne sait pas s'adapter aux temps modernes. Il se voit même gratifié d'un gag censé justifier sa longue absence, plus digne d'un personnage de Tex Avery ou d'un personnage de vaudeville que du héros au casque ailé.
Il n'a que peu voix au chapitre. Et d'ailleurs, puisqu'on parle voix, parlons du doublage d'Astérix. Roger Carel ayant pris sa retraite après Le Domaine des Dieux, apparaissait le défi de le remplacer, lui, la voix unique d'Astérix choisie par les pères du célèbre gaulois eux-mêmes. Alors, qui prendre ? Le choix s'est porté sur Christian Clavier qui a incarné par deux fois le Gaulois en version live. Si son interprétation vocale n'est pas une catastrophe, ce n'est pas la réussite escomptée. Aidé par ses interprétations live, Clavier s'impose sans trop de difficulté mais doit ronger son frein jacquouillesque afin de rester crédible. Or d'autres choix moins contraints et plus authentiques étaient possibles. Pour ne rester que dans la liste des interprètes live, Astier eût pu opter pour Clovis Cornillac, injustement déconsidéré à cause du film bas de gamme qu'il porte sur ses épaules. Car il faut bien avouer que son interprétation d'Astérix au cinéma est parfaite et bien meilleure que celles d'un Clavier ou - pire encore - d'un Edouard Baer, protégés quant à eux par le succès de Mission: Cléopâtre. Puis, à bien écouter la bande sonore du Secret de la potion magix, on perçoit, sous l'accent, le potentiel inopiné d'Alex Lutz, qui serait à gratter. Mais surtout, dans un film qui traite de succession, de transmission, d'héritage et qui, le premier, se fait sans Roger Carel, on s'attendait évidemment à un passage de flambeau du maître avec son apprenti, son successeur désigné tout du moins. Et ce successeur existe ! Il a déjà repris avec plus ou moins de succès les voix de C3-PO, de Winnie l'ourson ou encore Horace Slughorn. Il s'agit de Jean-Claude Donda qui, heureusement, semble être bien parti pour corriger cette erreur par le futur, ayant enfin incarné le petit Gaulois dans la version audio-livre des premiers albums, intéressante à comparer avec la version radiophonix des années 50.
Et puisque Roger Carel, quid d'Idéfix ? Que ceux qui en savent plus répondent à cette question.
Avisdujurix
Décevant.
Le Secret de la potion magix souffre peut-être de sa comparaison avec son illustre aîné mais n'en demeure pas moins un amas de mauvais choix d'où ressortent de beaux visuels, un rythme correct - quoique très spielbergien - et où l'on peut pêcher quelques belles perles.
C'est un peu le Quantum of Solax d'Astérix: suivant un Casino Roya(l)x qui a su dosé son cocktail de respect du matériau e d'iconoclax, reposant sur ses lauriers (de César, évidemment), ce nouvel Astérix laisse libre court à ce qui n'avait de goût ou n'était toléré que grâce à la juste adaptation d'un matériau existant.
C'est surtout l'équivalant des Jeuxolympix et de DeSaMajestéauservix qui, avant lui, ont souhaité exploiter le filon doré de Mission: Cléopâx sans comprendre que seul un bon dosage entre fidélité à l'esprit d'Astérix et humour d'un autre univers s'y mêlant est le secret de la potion magique.
Tu n'es pas un mauvais garçon, Astiérix, mais je serais toi, je reprendrais tout depuis le début.
Loin d'être vraiment désagréable, c'est sympax mais c'est en rien féérix: ce sera donc zéro-zéro-six !