Un accent est si vite arrivé...
Nous sommes en 2012 après Jules César, et toute la Bretagne est occupée. Toute ?
Non. Ici point de speech traditionnel pour ce nouvel Astérix. En effet nous débarquons in medias res in Great Britain où les buveurs d'eau chaude résistent tant bien que mal à l'envahisseur romain. Tandis que Fabrice Luchini grimé en Jules promulgue un discours à la Braveheart, sa majesté Catherine Deneuve confie à Jolitorax d'aller trouver nos deux compères Gaulois par-delà la Manche. Vous retrouverez ici non seulement l'intrigue d'Astérix chez les Bretons, mais également celle d'Astérix et les Normands. telles que l'ont voulu les albums.
Et c'est là tout le problème: l'adaptation n'est pas à la hauteur espérée depuis le fiasco d'Astérix aux JO. A trop vouloir mêler les intrigues, on en oublie de meubler le fond. On comprend donc très vite que Laurent Tirard a fait le gentil. Sa version plate et artificielle déçoit par son manque d'énergie probant, à peine relevé par un style très plat, pour ne pas dire absent. La présence des normands n'a aucun intérêt, et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé avec Dany Boon, plutôt rigolo en Tetedepiaf !
Quelques rires viendront et quelques références se feront connaître mais n'égaleront pas la barre que l'empereur Chabat plaça très haut en 2002 en Egypte. Néanmoins, on octroiera les bons points à Guillaume Gallienne, Charlotte Lebon, Valérie Lemercier, et à Gérard Depardieu, toujours fidèle au poste. Ces quatre-là sauvent le tout. Edouard Baer, quant à lui, nous propose un Astérix plaisant mais très personnifié, par conséquent peu collant à celui qu'on attend de voir à l'écran.
Je résume: nous avons le charme anglais, nous avons l'accent, mais nous n'avons pas l'étincelle sur la couronne ! Je demande votre pardon Sir Laurent Tirard, mais les joyaux sont en toc. Gardons-nous de rejeter cet épisode, car Toutatis veille sur eux.