À croire qu'adapter les aventures d'Astérix au cinéma relève de l'impossible (ou presque). Après un premier opus quasi-télévisuel signé Claude Zidi, un deuxième par Alain Chabat grandiloquent où humour Canal se mêle à un dynamisme que l'on qualifierai d'Américain, et enfin un troisième par Frédéric Forestier et Thomas Langmann à la limite du foutage de gueule, bling-bling et sans humour, voici un quatrième film cette fois-ci réalisé par le prometteur Laurent Tirard, lui qui nous avait livré une adaptation du Petit Nicolas sobre mais rigolote.
Mais si Tirard ne réitère pas les mêmes tares que son prédécesseur (décors pharaoniques et nombreux effets spéciaux contre un casting exubérant et nos Astérix et Obélix mis de côté), il en propose de nouvelles toutes aussi regrettables. Adaptant deux albums de la saga, l'excellent "Astérix chez les Bretons" et "Astérix et les Normands" (déjà adaptés en dessin animés), ce quatrième volet s'avère tout simplement plat, extrêmement mou, sans panache ni humour.
En effet, là où Forestier et Langmann maquillaient leur manque d'idées drôles par un excès d'effets spéciaux vomitifs, le nouveau venu préfère se la jouer discret et reste au contraire très timide en la matière, proposant des séquences d'action aussi rares que peu dynamiques, des gags sans cesse ringards voire inexistants et des personnages soit bâclés (César, la Reine Cordelia, les Normands...) soit mal exploités (Astérix et ses nouveaux élans amoureux, Jolitorax et sa dulcinée récalcitrante). De plus, outre une interprétation navrante, académique et sans conviction (pauvre Luchini), on a de la peine à voir nos albums favoris devenir aussi peu réjouissants.
L'intrigue se voit donc rajoutée de Normands inutiles et débarrassée de ce souffle épique dans lequel baignait "Astérix chez les Bretons". On ne sent jamais nos héros en réel danger tandis que les plus brillantes séquences de l'album sont ici à peine esquissées comme le match de rugby ou encore la bataille finale... Navrant du début à la fin, Astérix & Obélix 4 est une immense déception mal interprétée, parfois ennuyeuse et jamais amusante que ni les quelques références cinématographiques ne viendront rehausser.