Cinq ans après l'atroce Astérix et les Indiens, Astérix quitte le monde de l'animation jusqu'au début des années 2000 avec la sortie de Astérix et les Vikings.

Mais avant cela, nous avons eu une série de films Astérix live nous ayant prouvé une chose primordiale. Laquelle? Un peu de contexte.

Astérix et Obélix contre César est le premier film live du petit guerrier gaulois au casque ailé. Quel en est le scénario?

Ben en fait, y en a pas.

Le film ne raconte pas une histoire cohérente se contentant de faire du fan-service avec des caméos de personnages venant des albums La Zizanie, Astérix Légionnaire, Astérix chez les Helvètes, Astérix et le chaudron, Le Devin, Astérix chez les Goths, La Serpe d'Or, Astérix Le Gaulois, Obélix et Cie et va même jusqu'à vaguement piocher dans le film d'animation inédit Les Douze Travaux d'Astérix.

Et tout ça pourquoi? Et bien pour faire un film gloubiboulga où le vrai scénario ne démarre vraiment qu'à partir de la moitié du film. De plus, il s'agit d'un scénario vu et revu à savoir Panoramix qui se fait enlever par les Romains.

Et ce ne sont pas les acteurs qui vont nous permettre de supporter un scénario bordélique. Christian Clavier n'interprète pas Astérix mais un Jacquouille 2.0 insupportable sans saveur.

Gérard Depardieu, lui, n'interprète pas Obélix mais se contente de s'auto-interpréter pour toucher son chèque.

Quant au reste du casting, ce n'est pas mieux. Entre un Jean-Pierre Castaldi qui parle inutilement avec une voix exagérément grave, un Claude Piéplu en roue libre n'interprétant pas Panoramix mais un sous-Père Fouras et un Roberto Benigni surjouant atrocement un méchant censé être charismatique et manipulateur en le rendant pathétique se contentant de faire des moues peu convaincantes et de sourire à la manière d'un homme faisant de la publicité pour du dentifrice, le film devient très vite agaçant.

Et n'oublions pas le male-gaze de mauvais goût avec une Laetitia Casta en Falbala sexualisée à chacune de ses apparitions devant les yeux d'un Obélix pervers.

Pourquoi pervers? Petite citation des Tabliers Ronds pour mieux expliquer la chose.

L'avantage dans la BD, c'est que les personnages ont pas vraiment d'âges en fait. Ils sont plus intemporels donc on peut très bien partir du principe que Falbla elle a, je sais pas moi, la vingtaine et qu'Obélix a quelques années de plus qu'elle. Sauf que là, ben, tu sais que Gérard Depardieu, il a, genre, la cinquantaine et qu'il flashe sur une fille à peine majeure juste parce qu'elle a une grosse paire de seins.

En ce qui concerne l'aspect visuel, c'est une catastrophe: les costumes et décors font tellement cheap que le film ressemble plus à un projet de cosplay amateur qu'autre chose; ce qui est honteux avec un film au budget aussi colossal.

Résultat, il n'y aucune immersion car on ne regarde ni une oeuvre adaptée d'une bande-dessinée, ni un film authentique. Juste un produit purement commercial sans véritable ambition autre que de ramener du monde dans les salles pour se remplir les poches.

Le seul point positif du film est sa musique composée par Jean-Jacques Goldman avec un thème principal sympathique et entraînant restant dans la tête

https://www.youtube.com/watch?v=liDMGofHVRw

Ainsi, ce film nous a prouvé une chose primordiale qui se confirma par la suite avec les sorties d'autres bien mauvais films live Astérix en prise de vue réelles: l'univers Astérixien n'est pas fait pour le monde des films live. Chose confirmée par Goscinny qui disait qu'Astérix au cinéma concernait avant tout celui de l'animation.

Certes, il a été prouvé avec Astérix et les Indiens que même des films d'aminition Astérix pouvaient être mauvais.

Certes, on doit au succès de Astérix et Obélix contre César la création de l'excellent Mission Cléopâtre nous ayant montré qu'Astérix pouvait éventuellement marcher en film live mais on oublie souvent que derrière ce dernier, il y avait une équipe impliquée, des costumes fait avec soin (bien que parfois trop sexualisés), un humour jouissif et un album adapté à la case près pour faire honneur à la bande-dessinée; sans compter le fait que le film a été tourné en grande partie en décors réels.

Ce qui n'est pas le cas des autres film live se contentant de suivre le chemin de Astérix et Obélix contre César avec ces mêmes décors, costumes et scénarios factices sans saveur alors que Mission Cléopâtre avait eu la sagesse de choisir une autre voie.

Pire encore, les autres films live Astérix se sont révélés bien plus mauvais que les précédents non seulement avec des scénarios ratés mais aussi des messages plus discutables.

Mais ça, c'est une autre histoire.

Créée

le 22 juin 2023

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BlackBoomerang

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