C'ÉTAIT ASTÉRIX ET PÉRIL GUILLAUME....

Les films d’animation et les adaptations Live action font parti de mon enfance, l’univers fait parti, avec Tintin, de ces univers de BD que j’aime suivre au cinéma. Donc le projet me faisait beaucoup envie, même si très craintif du changement de casting et de la bande-annonce très moyenne, mais j’avais vraiment envie d’y croire, j’avoue avoir été très impatient quelques jours avant, même si au fond je savais que j’allais pas voir un grand film…

Et bien disons qu’on est pas face à une catastrophe, le film se tient, il est fonctionnel, mais ça n’est pas une réussite pour autant. Le film dans son entièreté est un bon divertissement familial, on ne s’ennuie pas, qui par ses références fera rire bon nombre de personnes qui les aimeront, donc à ce niveau il rempli son rôle… Le problème c’est qu’en s’y penchant plus objectivement, on se rend compte que la moitié des vannes c’est toujours les mêmes, des gens qui se prennent des baffes ou des coups, les personnages qui citent des prénoms rigolo (potentiellement des vannes genre « Avec Titanix, vous ferez pas naufrage »… voilà voilà) et le fait que les Gaulois passent le film à vouloir tous les 3 se taper les Chinoises…..
Pour le reste, ce ne sont QUE des références à la Pop Culture cinéma, musical et télévisé, généralement pas très bien mélangé voir pas du tout à la narration, le PIRE exemple c’est la référence à Pierre Richard de La Chèvre, appuyée et surlignée. Pareil pour Angèle qui sort à Obélix « C’est oui ou bien c’est non ? », déjà elle le joue peu naturellement, et… Falbala est pas censée vouloir être avec Obélix en fait… surtout qu’en lui proposant son Mehnir, Falbala lui sort une réplique avec une arrogance… elle est censée rester tendre avec lui malgré tous en fait….
Les seules références que je trouve bien intégré sont celles que je n’ai pas relevé de base, genre Ramsy disant « Dans une boule je nous considère comme définitivement perdu » ou Orelsan disant « Je vais voir si la terre est ronde », références cohérente dans la narration et avec l’univers.

Pour les anachronismes, j’ai surtout relevé le logo Citroën sur une charrette en forme de voiture… rien n’est expliqué du pourquoi du comment, pourquoi pareille évolution? Incohérences. Et j’ai l’impression qu’Asterix fait un peu comme certains films de super-héros, à vouloir se foutre de leur propre gueule, ici Bonemine dit au chef « Mais lol, c’est jamais toi qui part, t’as remarque que c’est toujours eux 2, même Idéfix voyage plus que toi », ce qui n’est pas pour me déplaire, c’est plutôt rigolo. D’ailleurs en parlant de recul sur son univers, le film se permet des discours végan et féministes, et sur la virilité… ça aurait pu être intéressant si c’était subtilement intégré, mais le film est trop paresseux pour ça.

Pour les intrigues, la principale est là et… ça se passe… mais l’intrigue de César et Cléopâtre… Cléopâtre reprenant la scène de l’énervement comme Mission Cléopâtre, et oui on a remarqué… aurait pu être sympa, mais elle reste anecdotique, non développée (je veux dire, on connaît même pas le mec et on cherche pas à le connaître, c’est juste pour créer une intrigue inutile) et se mélange en forcing avec celle des Gaulois genre « Tiens je pourrais faire ça pour Cléopâtre, ça serait pratique pour le scénario ». Et ça se termine sur… rien! Ah mais littéralement, on a une scène de bataille, puis la Chine arrive en masse et fin. T’as cru que Guillaume avait de l’ambition et Jérôme Seydoux 65 millions à mettre là dedans? Ça sera un pétard mouillé c’est tout.
Non en vrai l’argent se voit dans le film, en terme de costumes, décors, effet visuels (même si des plans larges font un peu fake, et le plan de Jules et Cléo sur le char est pas terrible niveau VFX), il dure quand même presque 2H avec tout ça. Et puis il faut payer le casting…

Concernant le casting, on ne peut pas trop en vouloir à Jonanthan Cohen de faire ce qu’il fait de mieux en comédie, puisque Jamel faisait pareil dans Mission Cleopâtre et Benoît aussi dans Jeux Olympiques, donc disons qu’il est bon, même si son personnage n’est là QUE pour faire des vannes. Guillaume Canet s’en sort, mais on a du mal à l’oublier. Les seuls dans le film qui sortent du lot sont Gilles, qui a su faire un bon Obélix, même s’il ne remplacera jamais Gérard Depardieu, mais il le fait le mieux possible, il a la naïveté, la tendresse, l’innocence, le côté vexé mais l’amitié… malgré un physique peu crédible. José Garcia, déjà présent en Couverdepus dans Astérix aux Jeux Olympiques, et déjà absolument génial, ici il refait un truc très différent, un scribe fayot de César et potentiellement en amour pour lui, et qu’on aime ou pas il gère, il est débile mais ça marche plutôt bien. Et aussi peut-être Vincent Cassel en César (le signe de JuL, qu’on aime ou pas le rappeur, est une référence cohérente dans l’univers) qui joue un ado dans le corps d’un empereur, trop fier et trop d’ego, mais il voudra quand même reconquérir Cléopatre (ce qu’il fera en scène post-générique, sans savoir comment, mais faut pas chercher).
Pour le reste, soit il se joue eux même, soit on les voit pas assez, genre Marion. Marion a qui on critique le surjeu, c’est quand même marrant ça, pour les gens, soit elle ne joue pas, soit elle surjoue… elle apparaît 2min et ses cris hystériques fonctionnent, arrêtez va.

Bref, le film n’est à mon sens pas du tout horrible à regarder, il est divertissant, raccord avec son temps et son public années 2020, un peu présent pour les plus anciens, promets quelques cameos sympa, un peu de magie, même s’il en fait des CAISSES avec la potion, avec un casting qui fait ce qu’il faut, dont Gilles qui fait de son mieux avec passion, mais dans un scénario linéaire sans vraiment de dramaturgie, avec beaucoup d’inutilités, des références souvent mal amenés, et une absence d’audace partout. Il fait le café et se fera donc assez vite oublié.