Difficile pour moi d'être impartial quand il s'agit de Wes Anderson, dont la tendresse de la narration me captive à chaque fois.
Et même si il s’entoure ici d’un casting XXL (où l’on retrouve quand même ses habituels, Adrien Brody et Tom Hanks en tête de fil), on retrouve très vite le classicisme à la Wes Anderson. Symétrie, saturation criarde, travellings persistants, rapports paternel faillible, c'est autant de caractéristiques que l’on attend de ce réalisateur. Si pour certain, son cinéma se parodie lui même, je trouve à chaque fois une touche d'originalité un peu différente, même si bien sur on est loin de la prise de risque qu'il pouvait avoir à ses débuts.
Seul petit point dont je semble me détourner, les décors en cartons pâte sont un peu redondant à la longue lors du visionnage, et donne l'impression d'une scène très fermée ou on peut parfois tourner un peu en rond. Le scénario ne peine toutefois pas à nous tenir en haleine, bien aidé par la double narration. La multiplication de cameos quand à eux n’apportent pas grand chose.
Si on est toujours à l'équilibre entre la caricature et la cohérence, le mélodramatisme d’Anderson cible encore une fois dans le mille chez moi. C'est, il me semble, une œuvre symbolique de son travail, même si il n'atteint pas ici l'excellence du Grand Budapest Hotel par exemple.