L’évangile selon Saint-Vincent
1887, Arles: Vincent Van Gogh ne trouve de quiétude qu’en peignant la nature. Mais il ne faut surtout pas le déranger sous peine de passer un sale quart-d’heure, ce qui lui vaut mépris et désintérêt artistique des habitants. La rencontre avec Gauguin et la naissance d’une apparente amitié pourrait lui redonner goût à la vie. Mais lorsque ce dernier lui annonce repartir pour Paris, la folie auditive va gagner le peintre néerlandais.
Le voici donc ce nouveau biopic sur mon homonyme peintre. Ayant en tête tant la version avec Kirk Douglas que celle de Pialat, toutes deux remarquables, j’espérais donc une nouvelle approche sur l’inédite relation avec Gauguin. Je reste sur ma faim.
Sur un plan artistique, la place accordée à la couleur est absolument remarquable avec une sorte de confrontation entre la clarté de la nature et l’ombre de la réaction humaine que Schnabel reproduit assez bien en faisant certes passer Van Gogh pour un aliène, mais également en dressant un procès sur la méconnaissance artistique d’alors ( hallucinante thérapie religieuse) et un parallèle biblique plus que douteux.
Le gros problème du film est son montage : a force de ne pas respecter une chronologie continue, et de façon très curieuse, l’on se perd parfois dans le temps (notamment sur la véritable cause de l’internement de St-Remy et une séquence coupée en deux dont l’explication survient trop tard pour susciter une quelconque émotion).
Je regrette également que Auvers-sous-Oise soit si vite évoquée et l’ultime révélation sur le pourquoi de ce traitement précis ne parvient pas à rétablir la justice envers ce maître de la beauté. Et perso, je trouvais Dutronc beaucoup plus expressif que Dafoe.
A vous de voir...