Un duo mère-fils (Ana et Nico) salvadorien font le ménage dans un couple aisé de banlieue embourgeoisée, jusqu'au moment où la police frappe à la porte, alors vite-vite : rangeons les employés (illégaux) dans un placard qui n'ouvre que de l'extérieur, et confisquons-leur les téléphones portables (sous prétexte de géolocalisation). La critique de la domination des riches sur les pauvres, de l'objectivisation des personnes qui n'ont pas de papier, est aussi fine qu'un bulldozer, rappelée encore et encore tout le film durant, et faisant perdre de la puissance à son ambiance étouffante (on chute très vite, dans le suspens). On arrive à prévoir les événements au fur et à mesure du film (les deux jeunes qui se regardent tels des Roméo et Juliette incompatibles par leur sang, et dont on sent que le scénario va foncer dans cette direction : bingo), et la fin déçoit carrément. Les acteurs ne sont pourtant pas mauvais, la critique est évidemment bonne à prendre (elle enfonce des portes ouvertes, si l'on peut dire...), et on sent que ce premier film de Augustus Meleo Bernstein est plein de bonnes intentions. On regrette seulement la facilité et la lourdeur de la critique sociale, et le final qui n'est pas l'explosion attendue (le démarrage est bien plus tendu). At the Gates reste au portail des thriller psycho et socio bien aboutis.

Aude_L
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le 1 août 2023

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