Resté au portail des idées

Beaucoup trop de choses ne vont pas dans At the gate. Mais soulevons d’abord les bons points : la mise en scène est pas mal, le sentiment d’oppression et de malaise est bien là, les acteurs ne sont pas aux fraises, et il faut noter un bon sous texte, mais j’y reviendrai juste après.

Pour l’heure, qu’est qui ne va pas dans ce film ?

Son plus gros problème est son scénario : le film se base sur une situation ambigüe, celle d’une femme de ménage et de son fils immigrés et forcé à être enfermés et cachés dans la cave de la famille qui les emploie.

Au fur et à mesure on doute sur les intentions de cette famille, est-ce vraiment pour les aider ou ont-ils quelque chose d’autre en tête ?

Le problème c’est que, même si l’ambiance est dérangeante de par le paternalisme et l’antiracisme de façade dont fait preuve la famille, l’hypothèse d’un plan machiavélique n’arrivera jamais à être crédible…

Et en y réfléchissant c’est normal, cette couche de thriller semble n’être qu’un vernis de distraction pour rendre le film agréable. À mon sens le film se veut être une critique sociale sur l’immigration et les personnes qui se donne bonne conscience d’un côté, tout en étant de l’autre, inconscient de leurs préjugés et de l’emprisonnement (social) qu’ils imposent.

Dans ce contexte on peut saluer la manière dont les deux vont s’émanciper à la fin.

Néanmoins, cette résolution n’en est pas vraiment une. De plus le tout manque un peu de nuance et de solution. C’est facile de caricaturer un état de fait, mais plus dur de dire ce qu’il faudrait faire pour changer les choses, surtout quand son message se retrouve noyé dans l’intrigue. En gros avoir un bon discours ne fait pas un bon film !

Finalement partant d’un postulat intéressant, At the gate est aussi emprisonné que ses personnages dans un entre deux qui ne permet ni de faire un bon thriller ni de faire une bonne critique sociale.