Le film commence très très fort, avec une longue scène à la conclusion tétanisante d'horreur que je ne suis pas prête d'oublier. On n'imagine pas ce qui peut être à l'origine d'un bruit répétitif dans une maison...
"When Evil lurks", que j'ai adoré, était une sorte de road movie horrifique. "Aterrados", à l'inverse, est un huis clos oppressant se déroulant presque exclusivement la nuit.
Avec Demián Rugna, la maison n'est plus un cocon rassurant. Quand la nuit tombe, elle devient un lieu menaçant peuplé de créatures maléfiques et féroces. Chaque recoin, chaque meuble est une potentielle cachette pour cette armée clandestine discrète et rapide comme l'éclair. Rugna ne montre jamais clairement ses créatures de l'ombre; on les devine, on les entraperçoit, on ne les voit jamais en entier. De même, il ne nous explique pas clairement leur nature, leur origine ni leur but. On sait seulement qu'elles ne veulent pas de bien aux humains. Comme on ne les voit que très partiellement, on échappe aux éventuels effets spéciaux ratés.
Rugna n'utilise pas de jump scare, mais utilise efficacement l'obscurité, l'ombre et la claustrophobie pour créer une ambiance hautement anxiogène en l'émaillant de quelques scènes-chocs d'une extrême brutalité. Même s'il n'est pas ultra gore (à part la scène d'intro), le film laisse une sensation de grande sauvagerie, sensation renforcée par la photo sale et sombre.
Comme pour "When Evil lurks", la bande-son est remarquable, remplie de bruits inquiétants. La musique a été composée par le réalisateur lui-même.