Un plaidoyer odieux de la droite fascisante

Ce film a-t-il pour but de monter que les arabes sont des singes ?

Non, il va bien plus loin.

En montrant les habitants des cités (tous racisés, le seul blanc qui y habite est un terroriste) incapables de prononcer des phrases complètes et se prosternant devant un blaireau à la moustache prépubère, on commence par accepter les failles car les plans-séquence sont tout de même magnifiques. La photographie est vraiment belle. Les quatre points que j'attribue au film sont dus à la technique irréprochable. Mais il ne mérite pas plus, voire, il mérite moins.

Et pour cause, après les quinze premières minutes, l'effet "wahou" passe et le vide scénaristique s'amplifie. Après avoir pris d'assaut un commissariat avec des chandelles romaines, des figurants de clip de rap ne pesant pas plus de soixante kilos deviennent les maîtres d'une cité-forteresse où les flics se téléportent.

Des films incohérents et beaux, on a pu en voir et en aimer, les exemples ne manquent pas. Mais ceux qui ont plu n'étaient pas lassants comme Athena, où les plans se suivent et se ressemblent tous à travers un pseudo-pathos qui ne prend pas, où aucun personnage n'a de substance ni d'intérêt à part les trois frères prenant des décisions de plus en plus stupides au fil des plans. On connaît la rengaine: oui, c'est très sûrement une manière de montrer la folie des actions humaines lorsque la situation nous pousse dans nos derniers retranchements. Evidemment. Oui et le film est humaniste, pendant qu'on y est ! Lol. Lol. Lol.

Ce n'est pas juste un exercice de style, c'est un danger public.

Je n’ai pas peur des mots, car oui, ce film est raciste, politique, fasciste, dangereux.

C'est une petite pépite pour l'idéologie nauséabonde du gouvernement, appuyée dans la vraie vie par les mongols déployés en masse par Lallemant et Darmanin. La police prise d'assaut par des ados armés d'un stock inépuisable de pétards GIFI se montre dix fois moins agressive que dans la vraie vie, où rappelons-le il suffit de vouloir rentrer chez soi aux abords d'une manif pour risquer de se faire éborgner et matraquer à profusion.

Là, elle est surpassée par des vilains singes des quartiers incapables de prononcer une phrase correcte (à part le gentil Abdel mais bon c'est sûrement parce que c'est un policier discipliné), de réfléchir ni de faire quoi que ce soit d’utile. Ils allument juste des fusées en criant. Quel humanisme poussé, on s’y croirait.

La gentille police de son côté, dépassée par les banlieusards, est victime d'un complot ! Oh. Ce serait l'extrême droite qui se serait fait passer pour eux. C'est doublement drôle, parce que d'une part ça rappelle Benalla (que Macron défendait publiquement pour avoir fait exactement la même chose), et d'autre part parce que dans la vraie vie, la maréchaussée est d'extrême droite. Factuellement, ce n’est pas l’extrême droite qui se fait passer pour la police. C’est la police d’extrême droite qui se fait passer pour des manifestants pour que tout pète.

Ce film renverse la vie réelle (à savoir : les habitants des cités ne sont pas tous des allogènes débiles et illettrés, les flics sont réellement violents, commettent réellement des bavures à répétitions, toutes les semaines on en a une, et ne sont pas juste manipulés par une extrême-droite qui en serait séparée) afin de mettre en place une propagande extrêmement pernicieuse, qui pose:

- Les quartiers sont incontrôlables

- Les flics sont la seule discipline

- Ceux-ci sont victimes de coups montés (spéciale dédicace au dernier plan du film où "police" brûle, quelle subtilité)

- La violence vient de partout sauf d'eux (sans commentaire sur le comportement des arabes, tous stupides et violents dans le film).

Allez Darmanin profite, envoie tes chiens de garde taper les manifestants et les banlieusards encore un peu, on a ce genre de "culture" pour dédouaner tes exactions. Rappelons encore une fois mon propos : c’est la police d’extrême droite qui se fait passer pour des manifestants afin que tout dégénère, et qui s’en donne à cœur joie de tirer au pif sur la foule. Pas l’inverse.