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Athena
5.6
Athena

Film de Romain Gavras (2022)

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Critiques aveuglées par l’idéologie.

Ceux qui voient dans ce film un pamphlet d’extrême droite n’ont rien compris. À l’opposé, ceux qui voient un énième film de propagande sur les cités n’ont rien compris. Ceux qui ragent sur la « vision déformée de la banlieue », encore moins.

Le film s’appelle ATHENA. La déesse de la guerre. C’est un film de guerre, alors inutile de vous offusquer quand les personnages agissent en guerriers.

Plus qu’un film de guerre, c’est surtout un film médiéval, mais qui prend place dans un aujourd’hui ou un futur proche uchroniques. C’est la France contre la Cité. C’est le Royaume de France, catholique, contre la Rochelle, protestante. (Mais on y reviendra.) Vous avez des escarmouches, un siège, des sorties, des tenues très claires de chaque côté, des murs de boucliers, des mêlées, un massacre d’armes contondantes, des religions opposées… Vous vous souvenez du discours de Theoden ou d’Aragorn avant leurs charges ? Eh bien, on a la version Cité dans ce film.

« Mais on ne peut s’identifier à aucun personnage, ils sont tous cons ou détestables, c’est bien un truc d’extrême droite que de présenter des musulmans si idiots et si dénués d’humanité »
« Mais on ne peut s’identifier à aucun personnage, c’est bien un truc de gauchiste que de nous forcer à nous identifier à ces déchets humains. »

Espèce d’imbécile. Oui, si tu penses ça ou proche de ça, tu es un imbécile. Doublé d’un hypocrite si tu te prétends cinéphile. Côté Cité, le film est axé autour des trois frères. Si on se met vraiment à la place de chacun d’entre eux, chaque vision est légitime.

L’ainé, militaire qui essaie à tout prix de sauver sa famille et ses proches, mais qui doit batailler contre les esprits qui, des deux côtés, sont absolument bornés. Personne ne veut faire de concession. Personne ne veut comprendre l’autre camp. Un peu comme l’imbécile de « cinéphile » qui rage car il ne peut s’identifier à aucun de ces personnages. Sauf qu’ici, c’est légitime : comprendre l’autre c’est prendre le risque de trahir son camp. Mais revenons au frère ainé : malgré sa proximité du camp France, il est néanmoins respecté par toute la Cité et personne ne peut douter de ses intentions positive à l’égard de la Cité car

Il a perdu son frère cadet.

C’est le seul finalement dont on se dit « Cet homme devrait être leur roi » — c’est un film médiéval, souvenez-vous.

Le frère chef (le roi) n’a pas le charisme de son frère ainé. Mais il ne fera aucune concession tant qu’il n’aura pas vengé son frère. Il dirige une population qui n’est pas française et qui ne souhaite pas l’être. C’est autant une guerre d’indépendance que de vengeance. La mort du premier frère n’a servi que d’étincelle, mieux : de casus belli.

Car ce siège, c’est le siège de la Rochelle, ordonné par Louis XIII afin de reprendre la ville qui se revendique protestante et indépendante du royaume de France.

Le demi-frère dealer a un commerce à protéger. Il est tour à tour allié de la Cité ou allié de la France. Cette guerre le détruit car si la Cité perd (et elle ne peut que perdre), il sera emprisonné. Il tente donc par tous les moyens de tirer son épingle du jeu.

Les autres, ce sont les soldats. Mais c’est aussi le peuple qui se révolte, qui clame son indépendance. Ils ne reconnaissent plus l’état qui les gouverne et l’état lui-même ne les reconnait pas car il leur fait la guerre sans l’assumer auprès de sa propre population. Comment leur en vouloir alors de se rebeller ? Leur rébellion n’est-elle pas d’autant plus noble qu’elle est vouée à l’échec ?

Non, vraiment, pour une fois chaque personnage reste toujours fidèle à sa propre morale intérieure, fidèle à son camp et à sa famille, à sa propre manière. Chaque décision fait sens de son point de vue. Que les autres scénaristes en prennent de la graine, car c’est ainsi qu’on fait des personnages forts, pas en leur placardant des idées humanistes dans l’espoir de les rendre plus attachants. Cependant oui, si ça ne vous gène pas les films d’époque où un Viking agit comme un socialiste du 21ème siècle ; si ça ne vous gène pas les films d’époque où l’antagoniste a forcément toutes les tares possibles, jusqu’à symboliser le parfait ennemi du 21ème siècle en dépit de toute concordance temporelle, alors oui ATHENA vous paraîtra bien étrange, car vous êtes incapables de vous projeter dans une autre époque, d’imaginer d’autres moeurs, d’autres codes, d’autres lois, d’autres causes.

Spoil sur la fin :

Qui vous dit qu’elle est à prendre au premier degré ? Qui vous dit que ce n’est pas une tentative du gouvernement pour dédouaner leur police ? Une vidéo montée de toute pièce pour rejeter la faute sur l’extrême droite et justifier leur intervention. Vous critiquez la fin que vous détestez pour son « twist » hors de propos mais à aucun moment vous ne cherchez plus loin que le bout de votre nez. Branquignolles.

TheRedViper
8
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le 25 sept. 2022

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TheRedViper

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