La discrète Fanny Molins balade sa caméra précise dans l'un des derniers bistros de quartier.
De ceux qui étaient à chaque coins de rues jusque dans les années 90.
Le bistro ou chaque jour la "famille extérieure" se croise, ou tous se connaissent, ou chaqu'un est connu pour ce qu'il présente quand il vient ici; puis l'autre face, celle d'avant fermeture, quand les verres sont passés; l'autre con.
C'est chez Nathalie.
- "Hier t'avais picolé comme un trou t'étais devenu très con, alors je t'ai dégagé; tu veux un café? quand tu fumes tu casses pas les couilles! mais quand tu picoles tu casses bien les couilles!"
La vie en direct, ceux qui portent leur vie, leurs douleurs confuses, abstraites; des amis? un peu seulement ! mais, au moins, des copains qui savent faire la part du pote du quotidien et du con quand il est bourré; et ce n'est pas rien dans notre état de "vie complexe".
Un beau travail, très beau témoignage ethnologique sur un humanisme en phase de disparition; un humanisme à la con! mais qui va sérieusement manquer aux vie dans les temps qui arrivent.
Mérite grandement une annexe, une mention, une palme ultime, un verre de vin blanc frais bien servi dans "la chanson des gueux".
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De son propre malheur l'homme est toujours complice
La vie est un combat, et parmi ces essaims
de soldats, de bandits, de traîtres, d'assassins,
tant pis pour toi qui va nu !
Que le sort s'accomplisse !
- Extrait de "la chanson des Gueux" de l'immense (quasi oublié):
JEAN RICHEPIN