On est le 20 août, il me reste des tickets de cinéma qui expirent le 31 août. Je n'aime pas aller au cinéma de force mais il semblerait que j'y soit restreint . Rien ne m'attirait néanmoins dans les cinéma pathé gaumont. Je commence à regarder les bande-annonces et j'opte par dépit sur atomic blonde même si les scènes de combat semblent ridicules. Je traîne un peu la patte pour aller au cinema même si je n'y vais pas en reculant.
Bref, je me place à ma place et n'arrive pas à rester en place du fait de ma nervosité à l'égard d'un potentiel film ennuyeux et redondant.
Il semble cependant que je sois devenu indulgent, je n'aurai jamais imaginé mettre 7 a un tel film, comme quoi les critiques et les bande-annonces sont trompeuses. La qualité visuelle du film est indéniable, quoique dans les blockbusters cela devient courant et banal vu la quantité de fric qu'ils dépensent en effets spéciaux et images de synthèse, ils peuvent se permettre d'investir dans des caméras 4k et dans des filtres dignes de ce nom. De plus, dans l'air des blocks du temps, le film se veut être rythmé par des petites blagues ou punchlines, des courses poursuites en porsche, des scènes de cul... Bref rien d'original. Le film, de surcroit, dans un même élan de long-métrage d'espionnage, nous sert une intrigue banale, un thème redondant, voir même une histoire plate.
Pourtant, au dehors des premières impressions qui peuvent paraître rebutantes, je m'efforce à dire que malgré tout, le réalisateur se force à faire un film d'un caractère différent. Je penserais presque que ce film reste un simple exercice de style qui prend comme support le thème d'une histoire d'espionnage. Après, tout les moyens qu'il emploie ne sont ni à couper le souffle, ni nouveaux, révolutionnaires mais il essaie d'ancrer une sorte de cinéma différent dans ce genre perdu que semble être « le film à grand spectacle ». Notamment, à contrario des films de ce genre, les dialogues ne sont pas omniprésents et trop complexes (ce genre de dialogues qui essaient de faire croire au spectateur qu'en utilisant des mots spécifiques ça fait plus intelligent) cependant on appréciera encore plus cette absence de dialogue car celui qui les a écrits est vraiment nul --'.
De même, je salue l’absence de bruit ubiquiste qui sert généralement à combler le manque de mise en scène et de scénario en en mettant plein la vue au spectateur.
Avec ces deux absents, ou du moins deux effacés, le réal se concentre sur une mise en scène avec preuve de bonne volonté. Il alterne caméra sur épaule, plan fixe, zoom, drone, tout en ayant la délicieuse manie de cadrer ses plans de manière géométrique, quitte à tirer profit de l'architecture et de l'environnement.
D'autre part, comme le laisse penser largement l'affiche, bien que la plupart des plans soient traités avec un filtre dans des teintes grises (donnant une ambiance assez froide à l'image, renforcée par une certaine omission de dialogue et le caractère de charlize...), nous avons quand même droit à certains scènes où la couleur prend le dessus sur l'image. Et je dois admettre que certains plans restent encore collés à ma rétine. Du bleu et du violet sont mis en avant, normal et on a même droit à du rouge et orangé pour les scènes plus « sensuelles ». L'usage des couleurs n'est pas non plus anarchique, il sait ce qu'il fait. ( Il y a aussi du vert, du jaune, ne vous inquiétez pas, pas de racisme).
Bref on sent qu'il se concentre davantage sur la mise en scène que le reste, a part aussi la BO qui est aussi pas mal bonne. A partir de là, j'estime que ce film sort des sentiers battus, même si ce n'est pas non plus une claque esthétique ou encore moins un film contemplatif... Et je note bien, parce que ça me fait plaisir de voir un film que je n'ai pas déjà vu 100 fois. Et parce que je respecte les cinéastes qui tente de s'affirmer et qui, en plus, place dans leur film une référence à Tarkovski . Si ca peut inciter les gens habitués au film d'action à se matter Stalker, pourquoi pas.
Et vraiment, le coup de cœur c'était la scène dans l'immeuble...
La plupart des combats sont assez ridicules, pas réalistes dans le film et numérisés à la matrix. Mais la scène dans l'immeuble, filmée caméra sur épaule en plan séquence d'au moins 7 ou 8 minutes mérite mon respect. Commence dans une cage d'escalier, la camera passe devant, derrière, sur les cotés, à peu près 5 adversaires différents qui n’attaquent pas au même moment, au même endroit. Une prouesse technique et une chorégraphie pour le moins admirable. Seul point noir, un raccord numérique lorsqu'ils rentrent dans la voiture et le plan séquence qui se poursuit pendant encore 3 minutes par le biais de raccord numériques... Dommage, sans cela on aurait eu droit non seulement à un plan séquence de 10 minutes, mais notamment une scène d'action. Cependant, rien que l'idée est louable. (dommage pour la punchline dégueu).
Enfin, l'affiche annonçait le nouveau « Jason Bourne », mais si vraiment on était dans la veine de cette saga, la scènes de l'immeuble n'aurait pas fait « 1 » cut mais 453 en 10 minutes :') (Ils sont vraiment nuls ces critiques)
Non mais les plans sont assez longs, très biens maîtrisés et cela ne pèche pas forcement en défaveur du rythme. Et puis le réal se concentre sur le regard de charlize dans ses gros plans, son principal atout à mon goût (en tout cas plus que ces seins).
Bref, pas extra mais agréablement surpris et pour le coup je trouve que ce film mérite de l'indulgence je commençais à saturer des blockbusters mais ce film m'a prouvé le contraire, ça m'a fait plaisir :)
That's all falks