Found Footage (de gueule)
D'habitude, je suis plutôt client des documentaires amateurs tournés à la première personne, mais là, il faut bien avouer que Fernando Barreda Luna s'est moqué du monde. Pourtant, le pitch initial n'était pas mauvais, et le film est plutôt flippant dans sa dernière demi-heure, mais le "found footage" est un genre cinématographique particulier où des règles tacites existent entre le réalisateur et son public : ce dernier sera près à tolérer le tremblement de la caméra et les "moments faits de rien" à la seule condition que la fin tienne la route. Dans Atrocious, ce n'est clairement pas le cas, et plus d'un spectateur se sentira floué après avoir été mené en bateau du début à la fin.
Pour être clair, ce long métrage se résume à d'interminables balades en vision nocturne, et dès qu'un semblant d'action semble pointer le bout de son nez, la caméra s'arrête brutalement, un peu comme si le cinéaste espagnol était incapable de fournir une explication logique aux curieux évènements qui se déroulent sous nos yeux. Jouer avec nos nerfs sous le prétexte d'une vague légende urbaine, ça va 5 minutes, mais à un moment, il faut passer la seconde et arrêter de filmer du vent.
Il y avait pourtant matière à faire peur avec ce mystérieux puits perdu au milieu d'un labyrinthe abandonné, et si une "Dame Blanche" aussi terrifiante que Sadako (Ring) avait fait son apparition, nul doute que j'aurais été bien plus généreux dans ma notation. En effet, Atrocious fait plutôt bien le boulot dans son ensemble, la tension est palpable, mais la fin est une vaste fumisterie qui donne la désagréable impression d'avoir perdu 70 minutes de son temps.