Les joyeux cabotins.

Henry Fonda et James Stewart jouent deux vieux cow-boys, dont le deuxième reçoit une lettre lui disant qu'il hérite d'un commerce, qui se révèlera en fait un bordel.
Après l'échec d'Hello Dolly, Gene Kelly a sans doute voulu se remettre en selle en réalisant un Western où il retrouve deux amis, qui ont l'air de s'amuser dans la composition de leur vieux couple, en particulier Henry Fonda qui cabotine à l'envi. James Stewart est quant à lui davantage dans la morale, surtout quand il va découvrir la véritable nature de ce Cheyenne Club, qu'il veut transformer en une maison convenable.

Convenable ; c'est le mot qui sied le mieux quand on découvre ce bordel, où on a la surprise de voir que les femmes sont habillées de la tête aux pieds, rien de vulgaire dans leurs dires, avec des décolletés pour seuls apparats visibles, et c'est qui correspond au film; qui se veut lui aussi très poli, volontiers amusant dans les rapports Fonda-Stewart. On sent d'ailleurs qu'ils étaient amis, ils ont tourné quatre films ensemble, n'hésitant pas à critiquer la politique de l'un et de l'autre, comme un clin d'oeil à leurs engagements respectifs.

Bien que j'ai du mal à comprendre ce qui a motivé Gene Kelly à tourner un Western, autre que pour des raisons commerciales bien entendu, car on y trouve aussi des duels au pistolet, l'attaque du Club comme on tenterait de prendre un fort, le film reste vraiment plaisant. Pas inoubliable, mais il s'apprécie comme on revoit deux potes de quarante ans en faire des caisses, mais avec plaisir.