Chiennes Social Club

Western réalisé par Gene Kelly, non ce n'est pas un homonyme, il s'agit bien du type qui d'habitude se déguise en marin et danse en claquettes. Une incongruité qui prouve que le western est incontournable aux Etats-Unis. Les réalisateurs les plus éloignés du genre s'y sont frottés au moins fois, comme si avoir une ligne western écrite sur le CV hollywoodien était synonyme de certificat de bon Américain. Il suffit de citer les noms de Lang, Mankiewicz, Dmytryk, Kazan, Preminger, Sirk. C'est d'autant plus flagrant pour les cinéastes qui ont émigré outre-Atlantique.

Donc, Gene Kelly y va de son western, et tout de suite ça se voit que ce n'est pas vraiment son truc. Il quitte vite les pâturages du Texas pour une maison close du Wyoming. Exit les chemises crades et les barbes de trois mois, place aux bains et aux teintures colorées. Incontestablement, Gene Kelly marque son territoire, c'est drôle et badin, mais, respectueux du genre, il ne va pas jusqu'à imposer des numéros de danse.

Buddy western, qui repose sur les épaules fatiguées de James Stewart (62 ans) et Henry Fonda (65 ans). Le duo cabotine juste ce qu'il faut, ce qui aide à digérer l'histoire qui n'en est pas vraiment une.

Une fois de plus dans un western, la prostitution est abordée de manière comique. On sent l'Amérique puritaine gênée aux entournures.


PS : De ce film est extraite ma scène préférée du Grand Détournement.