Attraction est l’antithèse de la science-fiction russe mise en en scène par Tarkovski prenant son temps pour installer son intrigue et ses enjeux, avec une durée fleuve dépassant les 2h30 (Solaris version intégrale, Stalker). Cependant, ce n’est pas non plus celle ayant un aspect foutraque de Timur Bekmambetov (le diptyque Night/Day Watch). Ce dernier a donné un nouvel élan au cinéma russe, en proposant une alternative inattendue aux blockbusters U.S à l’international. En précisant cela, le long métrage est nécessairement clivant pour une partie des spectateurs ou cinéphiles.
Içi, l’action débute dès le départ comme Armageddon. Difficile de ne pas y penser parce que le premier personnage apparaissant à l’écran parle de météorites s’approchant de la Terre. Le réalisateur Bondartchouk aborde, de manière frontale, le genre en concurrençant directement les productions américaines actuelles. Ce cinéaste étant un habitué du film de guerre (Le 9ème escadron, Stalingrad), cela se ressent dans le traitement de l’image. Un gros effort a été porté sur les effets spéciaux, et pas seulement dans les scènes de destruction. Un des aspects les plus étonnants du film est la présentation de l’armée russe changeant radicalement de celle montrée dans les longs métrages américains.
Bien que le scénario soit simple, j’ai apprécié la vision d’aborder la rencontre du troisième type, se rapprochant plus de Spielberg que de Emmerich, tout en brossant un portrait rebelle de l’adolescence russe contemporaine. Côté casting, j’ai eu la surprise de découvrir dans le rôle principal l’actrice, Irina Starshenbaum, ayant joué Natasha dans le magnifique Leto de Kirill Serebrennikov.
Au final, Attraction propose un mélange étonnant entre la SF frontale de Michael Bay ( mais avec des actions plus lisibles au niveau du montage ^^) et celle humaniste de John Carpenter (Starman). Un blockbuster divertissant assumant ce qu’il est, avec un budget visible à l’écran. A découvrir pour les amateurs du genre.