Trois ans après l'intrusion extraterrestre racontée dans "Attraction" la plus si jeune Julia,fille du colonel Lebedev devenu général entre-temps,a développé des super pouvoirs suite à son contact étroit avec Hariton,l'alien dont elle était tombée amoureuse et qui est mort à la fin du film.Depuis elle partage son temps entre ses études et des expériences que l'armée mène sur elle dans un laboratoire secret sous la supervision de son papa.Elle ne raffole pas de ces activités et pète carrément les plombs quand on la met en présence d'Artiom,son ex petit ami dingo qui n'est autre que l'assassin d'Hariton.Obtenant une permission elle est alors enlevée par son ET bien-aimé qui profite éhontément du concept bien connu du mort qu'est pas mort.Ils projettent de fuir ensemble mais les militaires russes et une intelligence artificielle alien vont consciencieusement leur pourrir la vie.C'est autorisé de regarder des films russes,ou est-ce passible de 2000 ans de prison et deux milliards cinq cent mille euros et vingt-cinq centimes d'amende?Bon,on va faire comme si on avait le droit.En 2017 "Attraction" avait fait un carton au pays des steppes et le réalisateur-producteur Fiodor Bondartchouk a logiquement tenté la passe de deux dans cette suite interprétée par les mêmes acteurs.Contrairement à la tradition c'est nettement meilleur que l'original,ce qui à vrai dire n'est pas très difficile.Techniquement ça reste efficace,le cinéaste maîtrise l'espace et les mouvements de caméra sophistiqués,s'appuyant sur de jolis effets numériques privilégiant cependant un peu trop l'esthétique et le filmage "jeu vidéo".Ce qui s'améliore par rapport au premier opus est la qualité d'un scénario questionnant la prégnance absolue du tout-technologique dans le monde moderne.Le film démontre concrètement les dangers d'une IA centralisée qui prendrait le contrôle total de tout le fourbi techno,satellites,ordinateurs,téléphones,télés,radios,en étant capable de contrefaire les images et les voix à volonté.Une telle entité,impossible à raisonner du fait de son absence d'humanité consubstantielle,n'obéirait qu'à sa propre logique qui pourrait parfaitement,comme c'est le cas ici,s'avérer destructrice.Bien sûr un tel processus scénaristique n'est pas vraiment neuf,on peut par exemple penser aux machines de "Terminator",mais c'est habilement développé et mis en pratique par le script.Accessoirement on dénonce aussi la soumission délirante des peuples au discours médiatique et la facilité avec laquelle on peut par le biais d'infos tronquées influer sur la pensée globale et fabriquer à volonté des héros ou des boucs-émissaires.L'histoire est néanmoins souvent confuse et beaucoup d'éléments sont obscurs et peu compréhensibles.On ne saura jamais en quoi consistent exactement les pouvoirs de Julia ni pourquoi il est si indispensable de l'éliminer,ni comment Hariton a survécu,ni comment les catastrophes sont provoquées ni comment elles finissent par être endiguées,ni plein d'autres détails imbitables pour un cerveau moyennement équipé.Les comédiens sont plus inspirés que dans le film original,sans doute parce que leurs personnages sont mieux écrits.La mignonne Irina Starshenbaum n'est plus cette péronnelle inconséquente qui alignait les conneries et elle assure en victime expiatoire amoureuse.Rinal Mukhametov est amusant en ET candide incapable de dissimuler et prenant tout au premier degré.Youri Borisov a du charisme et restitue à merveille les états d'âme agités et contradictoires de Vania,le bidasse viril déchiré entre devoir et désir de vengeance.Evgeniy Mikheev est très bien aussi en geek fluet et trouillard s'adaptant tant bien que mal aux situations extrêmes.Ce bon vieux Oleg Menchikov a cette fois un rôle conséquent et son personnage influe sur les évènements,ce qui n'était pas le cas dans "Attraction".Alexandre Petrov est le plus impressionnant de la bande car son personnage est le seul à évoluer,passant de la jalousie maladive et de la violence malveillante à une démarche de rédemption dont la sincérité est longtemps douteuse mais se révélera au final bien réelle,et son interprétation du mec à AVC,qui aurait facilement pu être ridicule,est brillamment maîtrisée.