1930, dernier muet de Duvivier qui va prendre son envol dès son prochain film pour devenir quelques années plus tard, l'un des plus grands cinéastes français et qui mérite dès lors toute votre attention.
L'histoire est à peu près totalement abominable, c'est lourd et mauvais comme du Zola, ça tombe bien... Nous avons la petite provinciale qui monte à Paris et devient mannequin, la petite boutique qui lutte contre l'arrivée du grand magasin, les hommes pervers et abusifs, les femmes frivoles et calculatrices, la cousine malade, et pas grand chose à sauver à part notre gentille bécassine. Dans la lutte entre le passé et le progrès, notons d'ailleurs une fin absolument surréaliste qui vous laissera pantois.
Mais heureusement, Duvivier connait déjà son métier, le film est plutôt bien fichu, faut juste éviter la nouvelle bande son horrible avec des choeurs, et la description de l'époque est absolument fascinante, avec plein de petits détails charmants et l'impression que rien n'a vraiment changé depuis... J'aime beaucoup les week-end de sortie en entreprise, le self service aussi, les grands yeux de l'héroïne posés sur ce monde donnent au film tout son charme.
Oui, parce que, la bonne nouvelle, c'est que l'héroïne est jouée par Dita Parlo que vous avez tous vu dans La Grande illusion et surtout dans L'Atalante et que rien que pour ça, vous pouvez voir ce Duvivier là.
Pour le reste, préférez d'urgence les films de sa période Front populaire avec Gabin, c'est d'une toute autre tenue.