Spécialisé dans les séries B d'action, le producteur israélien Avi Nesher s'attèle ici à un projet beaucoup plus personnel, narrant un épisode méconnu de l'histoire de son pays.
En effet, "Au bout du monde à gauche" met aux prises deux familles immigrantes, au sein d'une ville de développement dans le désert de Néguev en 1968. Ces villes nouvelles créées dans les années 50 et 60 devaient favoriser l'intégration de centaines de milliers de nouveaux immigrants, mais se sont révélées des lieux de marginalisation sociale.
La majorité des habitants envoyés dans ces villes étaient des juifs orientaux ou séfarades.
Le film illustre cette situation, mettant en scène une famille de culture française en provenance du Maroc, voyant débarquer avec une certaine condescendance de nouveaux arrivants Indiens, qui vivent encore comme au temps de l'Empire britannique.
Le point de départ est donc intéressant, mais le film ne tient pas vraiment ses promesses, Avi Nesher ne trouvant jamais le ton juste entre franche comédie, chronique de mœurs et drame sentimental. Ainsi, l'humour n'apparaît pas très subtil, et les histoires d'amour manquent de passion, malgré quelques scènes assez crues.
Le réalisateur n'est pas toujours aidé par ses interprètes, le casting se révélant très inégal - à l'image du couple adultérin composé de Parmeet Sethi (transparent) et d'Aura Atika (que j'ai trouvée très fausse).
Heureusement, les deux jeunes héroïnes s'en sortent mieux, à commencer par la très belle Liraz Charhi, chanteuse et actrice d'origine iranienne, qui forme un joli duo avec la talentueuse Netta Garti.
Grâce à leur belle histoire d'amitié au centre du récit, "Au bout du monde à gauche" se laisse suivre sans trop d'effort, mais on regrettera sa durée excessive, qui occasionne pas mal de longueurs.