Cinéastes volcanologues

Herzog ne s'intéresse pas ici à la biographie du couple Krafft, ni à l'étude des volcans et de ses phénomènes, mais il se passionne pour les images que les Krafft ont tourné.

Sauf quelques exceptions, tous les plans proviennent du couple. Herzog les utilise en les mettant rapidement en contexte, puis nous laisse en profiter sur fond de requiems. En montant les images de cette façon, il les sublime davantage. Par cet aspect, il rappelle son autre film "Lessons of Darkness" dans lequel il ennoblissait des puits de pétrole enflammés.

Il est passionnant de voir comment les Krafft sont passés de volcanologues cinéastes à cinéastes volcanologues. Une telle poésie se dégage de ces paysages de désolation, de ses gigantesques colonnes de fumée qui semblent solides et inébranlables, et enfin de cette lave destructrice.

Dès leurs premières images, les Krafft mettent en relation l'Homme et le volcan. Maurice fera très fréquemment rentrer Katia dans la scène afin de représenter ce lien. Le volcan n'est pas fascinant par nature, mais il est en tant qu'il nous fascine. Cette dimension humaine s'accentue au fil des films, où la lave s'éloigne pour faire place aux Hommes qu'elle a agressé.

La combinaison des images des Kraffts et du montage d'Herzog donnent lieu à un documentaire fantastique. A sa fin, on a qu'une envie : écouter davantage de requiems devant les centaines d'heures de vidéo restant à découvrir.