Volcano devils!
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le 13 oct. 2022
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Un chouette documentaire qui me réconcilie un peu avec Werner Herzog. Faut dire que son dernier doc, consacré aux météorites, était particulièrement anecdotique et que le dernier long métrage de fiction que j’ai pu voir (Queen of the desert) s’était révélé absolument lamentable ! Nous voilà donc ici avec un film un petit peu dans l’esprit de Grizzli Man. Herzog va brosser le portrait d’un couple de passionnés, des volcanologues, et va les accompagner jusqu’à ce que leur passion dévorante ne finisse par les dévorer. Dans le cas de Grizzli Man, le procédé était aussi fascinant que discutable et l’intérêt résidait dans le commentaire qu’Herzog produisait, et pas dans l’histoire un brin consternante de ce crétin hippie amoureux de la nature et des ours. Il reposait dans le regard du cinéaste, dans cette distance ni tendre, ni indulgente, qu’il portait sur ce type, parfois jusqu’à l’insoutenable et le franchement douteux lorsque le réalisateur se mettait en scène, écoutant les bandes sonores du moment où il se fait déchiqueter par un ours, devant l’une de ses proches. Ici, par contre, Herzog nous apparait comme totalement admiratif de la démarche du couple de volcanologues, passionné par leur destin et absolument sidéré par les images qu’ils ont capturé. Mais encore une fois, Herzog dramatise la mort de ces gens d’une manière un peu discutable, et le suspense avec lequel il joue n’est pas forcément du meilleur goût. Et puis, si la première partie du film est passionnante et que se déroule avec une pertinence jouissive la voix off d’Herzog, véritable tonton universel qui nous susurre avec son accent impayable ces histoires qui bercent notre époque… Au bout d’un moment, Herzog semble perdre le fil, sa réflexion et ses mots, face à la beauté stupéfiante des images capturées par les époux Krafft. A ce moment, le film n’est plus un documentaire sur le point de vue qu’Herzog a sur ces images et ces gens, mais devient un documentaire directement sur le sujet traité par les Krafft. Et ce qu’on gagne en sidération visuelle, on le perd un peu dans l’intérêt porté à ce Fire Within. Et lorsque Herzog revient, à la fin du film, c’est pour jouer avec nous sur la mort des volcanologues… ce qui m’a laissé un peu dubitatif. Franchement enthousiasmant, le film d’Herzog reste un objet de fascination visuelle impressionnant, mais parfois un peu roublard, et encore une fois, franchement discutable.
Créée
le 5 janv. 2023
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