Une fille de dix ans est retrouvée violée et assassinée dans un petit port de Bretagne. Les soupçons tendent vers René, artiste peintre morose qui est le dernier à avoir vu la fillette. Celui-ci va d'autant plus sombrer dans la dépression, que son épouse dévouée est en train de tomber sous le charme d'un journaliste parisien arrogant et flamboyant.
L'enquête policière est ici complètement au second plan. Chabrol s'intéressant évidemment surtout à dresser un portrait de cette population portuaire. Entre les artistes qui galèrent, les richards de Paris, et les artisans locaux et leurs combines.
Le sujet est intéressant. La mise en scène plutôt élégante. Mais j'ai eu quelques soucis avec "Au Coeur du Mensonge". Si Antoine de Caunes est amusant en frimeur intellectuel de pacotille que l'on adore détester, Jacques Gamblin semble un peu à l'ouest. Avec des émotions pas toujours naturelles, et un personnage qui parait bipolaire. Jusqu'à un final très abrupt, qui fait respire l'artificiel.
Tout ceci induit quelques longueurs dans le film, qui ne semble pas toujours savoir où il va.
Restent quelques touches grinçantes sur l'univers dépeint, un peu d'humour noir, et, Chabrol oblige, une séquence de repas du terroir qui donne l'eau à la bouche !