Reconstruction.
Un français arrive à Gênes via un bateau clandestin. Une fois dans la ville, encore meurtrie par les bombardements de la guerre, il va se mettre à chercher un dentiste, puis va rencontrer une...
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le 11 mai 2017
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Un français arrive à Gênes via un bateau clandestin. Une fois dans la ville, encore meurtrie par les bombardements de la guerre, il va se mettre à chercher un dentiste, puis va rencontrer une serveuse de restaurant avec laquelle il va nouer une brève idylle. Cependant, la fille de cette dernière, qui avait aidé l'homme à trouver un dentiste, ne va pas supporter cette relation, subodorant que cet homme va lui prendre sa mère...
Le film date de 1949, il est pleinement dans le registre du néoréalisme italien, en filmant une ville de Gênes qui porte encore les stigmates de la guerre, et il faut dire que René Clément filme très bien tout ça, en apportant des points de vue intéressants sur l'action, qui suggère tout le temps une menace se refermer sur le personnage de Gabin. Ce dernier joue un fuyard, avec un passé tragique, qui veut au départ se constituer prisonnier auprès de la police italienne, mais uniquement après qu'il se soit fait arracher cette dent, dont il souffre le martyr depuis son séjour clandestin dans un bateau. Où l'on retrouve d'ailleurs le seul autre acteur français de l'histoire, pour une brève apparition, un certain Robert Dalban.
Le film aurait pu être de la veine de Rossellini, et je trouve que Gabin s'en sort très bien, conservant dans son physique d'âge mur des stigmates de sa douceur des années 1930. Il voit très bien que cette relation avec cette femme, incarnée par l'excellente Isa Miranda est sans avenir, car il est lui-même un homme condamné, qui doit se cacher, éviter les policiers. Mais il y a quelque part cette idée de reconstruction dans le film ; celle d'un homme qui a fui son passé meurtrier, celle d'une femme qui veut échapper à un mari tyrannique, et une ville qui veut sans doute panser ses plaies.
Il en résulte un excellent film, à l'esthétique très travaillée, qui a eu tout de même un Oscar ! Ce qui est peu cité dans la carrière de René Clément, qu'on renvoie souvent à Jeux interdits. Mais il se dégage de Au-delà des grilles une certaine tristesse, quelque chose d'inéluctable, notamment par la présence de Gabin.
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le 11 mai 2017
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