Reconstruction.
Un français arrive à Gênes via un bateau clandestin. Une fois dans la ville, encore meurtrie par les bombardements de la guerre, il va se mettre à chercher un dentiste, puis va rencontrer une...
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Un homme qui a tué sa compagne a fui à fond de cale vers Gênes. Mais il n'attend plus rien de la vie et compte se rendre à la police. Pourtant, il rencontre une serveuse avec qui il noue une relation...
Ce film sonne étonnamment creux et faux dès le début. Le résumé que je viens de faire semble peut-être cohérent, mais le comportement du héros est illogique. Et à vrai dire, le projet du réalisateur le paraît aussi. On dirait qu'il hésite entre réalisme poétique (très tardif du coup, en 1949), film de gangster et néo-réalisme. Et l'alliage ne prend pas...
Dès le début, Gabin tonitrue, comme lui et d'autres le feront plus tard dans ces films de gangsters peuplés de vieux briscards, parfois parodiques. Il est désagréable avec tout le monde. Il veut se dénoncer à la police. Mais alors, pourquoi a-t-il fui? Ensuite, il part à la recherche d'un dentiste. Cette quête m'a paru incongrue et grotesque. Il a été trompé, ses billets de banque sont faux. Ce désespoir, cette solitude, ce sort qui s'acharne rappellent le réalisme poétique, mais ils sont plaqués maladroitement comme des figures imposées.
On trouve aussi des éléments du néo-réalisme italien, Gênes en ruine à cause des bombardements. C'est très bien filmé, avec une belle lumière, et des plans très réussis, notamment sur les escaliers. Les deux actrices, Isa Miranda (la serveuse) et Vera Talchi (sa fille), sont très bonnes. La deuxième est même excellente, dans un rôle ambivalent très intéressant. Ces emprunts à ce courant sont surprenants et originaux (mais je connais mal les apports du cinéma italien au cinéma français et les coproductions franco-italiennes de l'époque, si ça se trouve, c'était chose banale).
Mais décidément rien ne tient, le réalisateur n'a pas intégré les éléments disparates qui lui tenaient sûrement à coeur et n'a pas trouvé sa propre voie.
Si vous voulez en savoir plus sur le réalisme poétique, vous pouvez lire mon blog.
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le 10 févr. 2020
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