Alors que John Huston semble être en perte de vitesse depuis le brillant Le Malin avec trois films très anecdotiques, il met en scène le roman Au-dessous du volcan du britannique Malcolm Lowry, pourtant jugé inadaptable.
C'est notamment dans les adaptations de grandes œuvres littéraires que John Huston a brillé par le passé et il nous emmène ici en plein Mexique pour y suivre un ancien consul britannique qui erre entre l'alcool et le souvenir de sa femme qui l'a trompée. Comme dans ses meilleurs longs-métrage, il analyse la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sombres, ici par le prisme du couple défait, de l'alcool ou encore de la montée du fascisme.
Le scénario est de qualité, Huston dépeint un saisissant portrait humain où la folie et la dépression vont peu à peu prendre le pas sur tout le reste, et le cinéaste américain nous immerge de belle manière à ses côtés, sachant bien retranscrire sa personnalité et ses déboires, ainsi que sa descente aux enfers. L'oeuvre n'est pas non plus dénuée d'émotion, à l'image du personnage joué par Jacqueline Bisset tandis que Au-Dessous du Volcan bénéficie d'une atmosphère crépusculaire et parfois même un peu folle plutôt prenante.
Néanmoins, on est tout de même loin de la réussite des plus grands films d'Huston, notamment à cause de certains passages un peu lourd, à l'image du symbolisme de la mort ou encore d'un ensemble jamais vraiment transcendant. Derrière la caméra, le futur metteur en scène des Gens de Dublin démontre toujours un véritable savoir-faire (à l'image de sa façon d'évoquer les hallucinations), notamment pour bien raconter une histoire, tandis qu'Albert Finney est remarquable en homme brisé par la nature et tombant dans l'auto-destruction.
John Huston signe avec Au-Dessous du Volcan une oeuvre crépusculaire, non sans défaut mais prenante et surprenante, évoquant la nature humaine ou encore l'alcoolisme avec intelligence et savoir-faire.