Au hasard Balthazar par HARM0NIA
Au hasard Balthazar, est mon premier film de Bresson.
Le premier ressenti qui me vient alors - Très intéressant -
Pendant une heure et demi je n'ai pas décroché du film, pire encore j'ai été tout à fait ému par les périples que traversaient cet âne.
J'ai pu constater, puis vérifier toute la symbolique religieuse dont est emprunte l'oeuvre, toutefois j'ai été incroyablement saisi par la restitution des rapports humains, d'une époque même, et du milieu rural en général.
Si je regrette de l'avoir vu dans des conditions à peine correctes, force est de constater que le film possède une esthétique singulière, et par moment c'est même très beau.
Poétique, au Hasard Balthazar est aussi poignant, riche d'émotions, et magnifiquement porté par la musique de Schubert dont la répétition fait mouche. Les premières minutes du film sont sublimes d'ailleurs.
Si le Cheval de Turin est le premier film auquel j'ai rapproché ce film de Bresson, il m'a également fait beaucoup pensé au Ruban Blanc d'Haneke par moment, en ce sens où il se dégage tout de même une certaine austérité, puis par la maîtrise de l'espace, la restitution spatio-temporel de l'intrigue.
Justement, le récit, parlons-en. J'ai trouvé remarquable la façon dont est racontée ce film, on suit bien cet âne, mais on se désintéresse de lui ponctuellement pour les affaires des hommes et des femmes, pour enfin mieux le retrouver. Ainsi, si Balthazar apparaît parfois comme relégué au rang de simple spectateur il n'en est rien en réalité, c'est bien le personnage - clé - , qui vit comme désabusé par tout ce qui l'entoure, c'est à dire des Hommes en proie à leurs faiblesses.
D'ailleurs ces absences répétées, cette façon de construire le récit n'est pas sans rappeler l'oeuvre d'Antonioni dans l'Avventura.
Bref, une excellente expérience cinématographique, et à nouveau un réalisateur à découvrir.