Le livre éponyme de Martin Gray aidé de Max Gallo est d'une incroyable densité. Voulu par Martin Gray au soir de la disparition de sa famille, Dina et ses quatre enfants, dans l'incendie du massif du Tanneron en 1970, pour exorciser son statut (pas mieux comme mot) de survivant, pour porter témoignage.

Survivant du ghetto de Varsovie, du camp de Treblinka, de la révolte du ghetto, de son combat auprès de l'Armée Rouge. Survivant de l'incendie du Tanneron qui lui rappelle à nouveau l'enfer des camps.

Le film de 2h 20 est très fidèle au récit de Martin Gray mais évidemment simplifie les différents évènements, effectue divers raccourcis indispensables. Il existe une série de 8 heures réalisée par Robert Enrico, que je ne connais pas, qui contient probablement plus d'éléments que le film.

Mais l'important reste le travail effectué par Robert Enrico pour mettre en scène ce témoignage très fort. Contrairement au "vieux fusil", il reste dans une tonalité neutre et ne force pas sur le pathos. Les scènes correspondant au labeur ignominieux mais quasi vital pour survivre de Sonderkommando au camp de Treblinka sont très fortes. Elles décrivent, factuellement et de façon très réaliste, ce qui fut un enfer.

Côté casting, le rôle de Martin Gray est réparti entre deux acteurs Michael York (à 40 ans) et Jacques Pénot (jeune) qui assurent parfaitement cet appétit de vivre et cette volonté de survivre "exigée" par le père ; d'ailleurs, c'est aussi Michael York qui interprète le rôle du père de Martin apportant une valeur symbolique à la chaine de transmission du souvenir et à la nécessité de se battre pour survivre. "Seule la vie est sacrée" ne cesse de répéter le père de Martin.

Macha Méril interprète le rôle de la mère de Martin et l'excellente Brigitte Fossey le rôle de Dina. Mais on les voit peu dans le film …

La composition de Maurice Jarre apporte avec l'accordéon une touche de mélancolie mais aussi d'espoir notamment dans certaines scènes comme celles du soulèvement du ghetto.

En conclusion, belle adaptation du livre de Martin Gray par Enrico qui en fait un exercice très crédible et, ma foi, fort pédagogique.


JeanG55
8

Créée

le 5 mars 2023

Critique lue 87 fois

3 j'aime

3 commentaires

JeanG55

Écrit par

Critique lue 87 fois

3
3

D'autres avis sur Au nom de tous les miens

Au nom de tous les miens
JustineMarcoux
7

Critique de Au nom de tous les miens par JustineMarcoux

Très bonne adaptation du roman, après l'avoir lu j'appréhendais de le voir en film (on est souvent déçus par l'adaptation cinématographique). Le film est fidèle au roman, les acteurs jouent juste, on...

le 24 nov. 2012

4 j'aime

Au nom de tous les miens
JeanG55
8

Seule, la vie est sacrée

Le livre éponyme de Martin Gray aidé de Max Gallo est d'une incroyable densité. Voulu par Martin Gray au soir de la disparition de sa famille, Dina et ses quatre enfants, dans l'incendie du massif du...

le 5 mars 2023

3 j'aime

3

Au nom de tous les miens
YgorParizel
7

Critique de Au nom de tous les miens par Ygor Parizel

Ce film est une adaptation d'un roman autobiographique de Martin Gray qui est en quelque sorte un des premiers récits que l'on peut considérer comme une "anthologie" de ce qu'a été l'Holocaust et la...

le 29 mars 2023

3 j'aime

Du même critique

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

25 j'aime

9

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

25 j'aime

5

La Mort aux trousses
JeanG55
9

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

le 3 nov. 2021

24 j'aime

19