Juge et Parti
Une pépite du cinéma italien des années 1970, que j'ai découvert dans le cadre plus large de mon initiation à Dino Risi, réalisateur dont je ne connaissais jusque-là que deux-trois titres. Et plus je...
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le 27 sept. 2022
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Une pépite du cinéma italien des années 1970, que j'ai découvert dans le cadre plus large de mon initiation à Dino Risi, réalisateur dont je ne connaissais jusque-là que deux-trois titres.
Et plus je vois de films signés Risi, accompagné de son éternel complice devant la caméra Vittorio Gassman, plus j'ai envie d'en découvrir de nouveaux!
La bonne nouvelle, c'est que Risi a énormément tourné...
Il faut dire que j'ai commencé par les meilleurs, ou réputés comme tels.
Si "Au nom du peuple italien" ne fait pas partie des plus célèbres Risi, c'est sans doute celui qui m'a le plus marqué jusqu'ici. On assiste au face à face entre un juge austère et rigide (Ugo Tognazzi, étonnant dans ce contre-emploi) et un riche homme d'affaires italien sans scrupule (Vittorio Gassman, impérial comme toujours), sur la sellette après la découverte du cadavre de sa très jeune maîtresse.
Suivant chronologiquement l'instruction de ce dossier, interrompue par quelques flashbacks, Risi en profite pour dresser un portrait à charge de cette Italie du "miracle économique", industrieuse et corrompue, très inégalitaire aussi.
Ardent défenseur du petit peuple, et de toute évidence marqué à gauche, le juge verra ses valeurs vaciller dangereusement. L'ultime séquence hallucinatoire, durant laquelle notre magistrat croise une foule de supporters italiens exaltés après une victoire de l'équipe nationale, laisse le spectateur KO dans son fauteuil, après un dernier rebondissement diabolique.
Si "Au nom du peuple italien" s'inscrit dans l'âge d'or de la comédie italienne, savant mélange de drôlerie et d'amertume, son dénouement le fait pencher davantage vers la tragédie. Auparavant, la satire judiciaire nous aura offert plusieurs séquences jubilatoires, entre rire jaune et humour noir, de même que les rencontres successives de Tognazzi et Gassman, sommets d'ironie et de faux-semblants (cf la prétendue amitié d'enfance entre les deux hommes).
A cet égard, on observe que Risi joue régulièrement avec le regard du spectateur, puisque le récit est jalonné de situations en trompe-l'œil, sorte de métaphore centrale du film : la vérité profonde est souvent éloignée du vernis des apparences.
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le 27 sept. 2022
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